L'année 2022 avait été une année noire pour le réseau électrique français. En pleine première année de guerre en Ukraine, une partie des réacteurs nucléaires avait dû être arrêtée, en raison du planning d'entretien et de celui du grand carénage qui ont été chamboulés à cause du Covid-19, mais aussi à cause de la corrosion sous contrainte. Plusieurs réacteurs présentaient ainsi des micro-fissures dans leurs réseaux de refroidissement secondaire.
"Nous avons baissé notre consommation d'énergie"
Dans le même temps, la sécheresse historique ne permettait pas de compenser ne serait-ce qu'une petite partie de la perte de production nucléaire grâce aux barrages. Ainsi, la France s'est retrouvée importatrice nette d'électricité l'année dernière, un statut qu'elle n'avait pas eu depuis 40 ans. Le gouvernement avait alors dû réfléchir à programmer d'éventuels délestages, tout en lançant une grande campagne de sensibilisation pour réduire la consommation d'électricité dans le pays.
Interrogée sur un éventuel risque de coupures cette année, la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, l'assure : "Le risque qui pesait l'année dernière, c'était un risque de délestage organisé et je vous confirme aujourd'hui qu'il n'y a pas de risque délestage parce que nous avons travaillé, parce qu'EDF a travaillé à reconnecter ses réacteurs nucléaires sur le réseau. Parce que collectivement, nous avons baissé notre consommation d'énergie", se félicite-t-elle sur le plateau de La Grande interview Europe 1-CNews.
Une nouvelle augmentation en 2024
D'autant "que cette baisse d'énergie est durable", ajoute la ministre. "Les entreprises, les collectivités, les Français ont joué le jeu et la consommation de gaz et d'électricité a baissé de 12%. Ces éléments nous permettent aujourd'hui d'être très sereins par rapport à l'hiver qui arrive", assure Agnès Pannier-Runacher.
Mais malgré cela, les Français n'ont pas fini d'entendre parler d'électrons. Les prix de l'électricité devraient augmenter une nouvelle fois en 2024 de moins de 10%, promet Bruno Le Maire. "Nous avons toujours un bouclier électricité pour les très petites entreprises et pour les ménages. Je rappelle que cette année, nous prenons encore en charge 37% de la facture des Français. C'est l'écart entre les prix sur les marchés financiers de l'électricité et le prix que payent les Français sur leurs factures. Et nous maintiendrons le bouclier énergétique jusqu'à ce que le prix de l'électricité redevienne raisonnable", confirme-t-elle, assurant bien que les tarifs "augmenteront, mais pas de plus de 10%".