Sur Europe 1 lundi, l'élue écologiste à la mairie de Paris et et militante féministe lesbienne Alice Coffin a dénoncé "le système de la domination masculine", estimant qu'"actuellement, dans l'humanité, les hommes posent un souci dans la façon dont les comportements liés à la masculinité se traduisent". Pour l'autrice du livre Le Génie lesbien (Grasset), "il est vraiment temps qu'ils se prennent en main et qu'ils changent".
La militante a assuré qu'une "guerre" entre les sexes avait lieu dans la société. "Elle vient des hommes contre les femmes", a précisé Alice Coffin, qui se dit "désespérée et révoltée par cette situation" de domination masculine, déplorant que l'"on ait donné un blanc-seing aux hommes", une conséquence de la "société patriarcale" française. Celle-ci permettrait aux hommes d'"exercer de la violence dans les foyers, dans les rues, au pouvoir", d'après Alice Coffin.
"Éliminer les hommes de nos esprits"
Que propose finalement l'élue ? "Essayer de résister" à cette domination. Selon Alice Coffin, cette résistance passe par un combat culturel. Il s'agit d'"éliminer les hommes de nos esprits, de nos images, de nos représentations", peut-on notamment lire dans son livre.
Sur Europe 1, elle a insisté sur cet aspect. "J'ai besoin de lire d'autres choses que les écrits des hommes, de voir d'autres choses que leurs films", a-t-elle affirmé au micro de Sonia Mabrouk. Ne lire et ne voir que des œuvres de femmes serait, selon elle, une réponse à "l'élimination systématique d'un ensemble d’œuvres" de femmes qui a eu lieu pendant des siècles.
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Rejetant le féminisme d'Élisabeth Badinter mais disant se reconnaître dans celui de Gisèle Halimi, Alice Coffin se détache du "féminisme de la complémentarité, de la ressemblance" entre les hommes et les femmes. Elle refuse toutefois d'être associée à une forme d'extrémisme. "Ce n'est pas parce que l'on n'est pas d'accord que l'on devrait me résumer à une personne qui crée du clivage, de la dissension, et qui ne serait pas là pour faire progresser l'ensemble de l'humanité", s'est-elle défendue.