Comme son prédécesseur Jean Castex, Elisabeth Borne a été choisie pour sa loyauté et sa connaissance des dossiers. Là où son prédécesseur venait de la droite, elle vient de la gauche. La nouvelle locataire de Matignon a d’abord été conseillère de Lionel Jospin puis de Jack Lang dans les années 1990, avant de devenir directrice de cabinet de Ségolène Royal au ministère de l’Ecologie.
Son nom a beaucoup circulé depuis la réélection d’Emmanuel Macron et s’est finalement imposé, car correspondant au profil voulu par le chef de l’Etat, à savoir une femme, "attachée à la question sociale, environnementale et productive." Le président a hésité jusqu’au week-end dernier entre elle et Catherine Vautrin, présidente du Grand Reims et ancienne porte-parole de Nicolas Sarkozy en 2016.
Surnommé "Borne out" à la RATP
Elisabeth Borne a été successivement ministre des Transports, de la Transition écologique et du Travail et a notamment conduit deux réformes difficiles : celle de la SNCF en 2018 et de l’assurance chômage en 2021. "C’est une femme qui maîtrise tous ses dossiers", assure son entourage, et qui peut parfois se montrer dure dans les rapports humains. Son intransigeance lui a ainsi valu le surnom de "Borne out" à la RATP.
Depuis lundi, Elisabeth Borne est officiellement devenue chef de la majorité. Elle devra à ce titre mener la bataille des législatives, puis la planification écologique voulue par Emmanuel Macron, ainsi que la réforme des retraites, le tout dans un climat social explosif. Autant de défis pour celle qui n’a jamais été élue et qui souffre d’un déficit de notoriété. Un profil technique qu’affectionne Emmanuel Macron, qui se réserve ainsi à nouveau la conduite des dossiers politiques pour ce nouveau quinquennat.