Le nouveau défi d'Elisabeth Borne est de se poser en chef de la majorité. Ce lundi, le palais de l'Elysée a annoncé qu'elle succédait à Jean Castex à la fonction de Première ministre. Rapidement, elle a pris ses fonctions. Elle s'est rendue ce mardi matin à l'Assemblée nationale afin de présider la réunion de groupe des députés qui soutiennent Emmanuel Macron, telle une revue des troupes.
Désormais, la première bataille de la nouvelle Première ministre est de s'assurer que la majorité présidentielle soit reconduite aux législatives des 12 et 19 juin. "La tâche qui nous attend est immense", s'est-elle exclamée devant les parlementaires. Elle en a profité pour confirmé qu'elle maintenait sa candidature dans le Calvados.
Christine Lagarde à l'Economie ?
Les législatives d'un côté et la constitution de son gouvernement de l'autre. La nomination d'Elisabeth Borne fait jaser : ils sont nombreux à espérer que, compte tenu de ses couleurs politiques à gauche, elle rééquilibre l'échiquier politique.
Parmi les noms qui se murmurent, on retrouve des poids lourds telle que Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne, à la place de Bruno Le Maire au poste de ministre de l'Économie. Enfin, la dernière recrue potentielle n'est autre que Damien Abad, président du groupe Les Républicains (LR).
Une interlocutrice redoutable pour les syndicats
L'agenda d'Elisabeth Borne risque d'être bien rempli. Ses priorités sont aujourd'hui les élections législatives. L'ancienne ministre du Travail va devoir convaincre et s'atteler à l'un des sujets brûlants du moment : la loi pouvoir d'achat. On sait d'ores et déjà qu'il s'agira de bouclier tarifaire, de chèque alimentation ou encore du point d'indice des fonctionnaires.
Il y a l'inflation d'un côté et la réforme des retraites de l'autre. Les discussions pourraient commencer dès cet été, ou au plus tard à l'automne. Pour les syndicats, le dialogue sera complexe, mais une chose est sûre, Elisabeth Borne maîtrise la technicité des dossiers. "C'est quelqu'un qui n'est pas simplement sur la posture politique", estime au micro d'Europe 1 Yves Veyrier, secrétaire général de Force ouvrière.
Il ajoute : "Elle va dans les détails de ses dossiers, les maîtrisent. Donc on ne peut pas parier sur une insuffisante maîtrise technique de ses dossiers. Elle est effectivement dure en affaires et donc elle sera difficile à convaincre. Il faudra être à la hauteur et on fera en sorte de l'être, même convaincant." Une interlocutrice qui s'annonce donc redoutable pour les organisations syndicales.