Émeutes : Sacha Houlié fustige des «mesures opportunistes» de la droite sur les allocations
Ce mercredi, Sacha Houlié, le président de la commission des Lois de l'Assemblée nationale, a critiqué des "mesures cosmétiques" et "opportunistes" de la droite qui propose de revoir à la baisse les allocations familiales des parents d'enfants qui participeraient à des émeutes.
Le président de la commission des Lois de l'Assemblée nationale, Sacha Houlié de Renaissance, a critiqué mercredi des "mesures cosmétiques" et "opportunistes" de la droite qui propose de revoir à la baisse les allocations familiales des parents d'enfants qui participeraient à des émeutes. "A chaque phénomène de société, on a le droit à la même marmelade électorale de la part de ceux qui en ont plein les tiroirs de leur vieux projets", a ironisé le député devant la presse parlementaire (AJP), au lendemain d'une proposition du patron de LR Eric Ciotti.
Ce dernier, réagissant aux violences en réaction à la mort de Nahel , 17 ans, tué par un policier à Nanterre, avait appelé le gouvernement à remettre sur le métier une version étendue d'une loi controversée. Elle prévoit de réduire, voire supprimer des allocations familiales à des familles en fonction de délits commis par des enfants dont elles ont la charge, notamment en cas d'absentéisme scolaire répété. La loi, que le député des Alpes-Maritimes avait fait voter en 2010, avait été abrogée par la gauche en 2013 en raison "d'un bilan assez maigre en terme de résultats", a estimé Sacha Houlié.
Des "peines planchers"
"A part paupériser un peu plus ceux qui sont visés, ça ne fonctionne pas davantage pour rétablir l'autorité parentale", a avancé le député de la Vienne, s'en prenant également à ceux qui préconisent des "peines planchers". "Ce sont des mesures cosmétiques, bien opportunistes, qui devraient rester là où elles sont aujourd'hui, dans les tiroirs de leurs auteurs", a poursuivi le député du camp présidentiel, qui a commencé sa carrière politique chez les socialistes avant de faire partie des fondateurs d'En Marche.
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Il a en revanche appelé à appliquer de manière plus systématique des "outils dont on dispose", en citant notamment l'article du code pénal qui prévoit qu'un parent qui se soustrait "à ses obligations légales au point de compromettre la santé, la sécurité, la moralité ou l'éducation de son enfant mineur est puni de deux ans d'emprisonnement et de 30.000 euros d'amende". Le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti avait lui-même détaillé dans une circulaire son souhait d'une réponse judiciaire ferme aux violences, y compris à l'égard de parents d'enfants impliqués. "Il faudrait qu'à la première infraction, on arrive à sanctionner financièrement et facilement les familles", avait affirmé de son côté Emmanuel Macron.