Emmanuel Macron a admis jeudi que les citoyens avaient besoin de "s'exprimer plus directement", mais qu'il fallait encore trouver "le bon mécanisme" car le référendum ne "règle" pas "tout", lors d'un débat avec un millier de jeunes en Saône-et-Loire. "Sur certains sujets, à certains moments, que les citoyens puissent s'exprimer plus directement, c'est un besoin de notre société. Mais il faut qu'on trouve le bon mécanisme", a déclaré le chef de l'État, interrogé notamment sur le référendum d'initiative citoyenne (RIC), une des revendications des "gilets jaunes".
"La porte ouverte à toutes les démagogies". "Je ne crois pas que le référendum règle tout. Je ne crois pas au référendum tous les matins sur tous les sujets", a souligné Emmanuel Macron. "Quand les sujets sont difficiles, c'est très dur de les régler par référendums, et parfois ça nous déchire. Regardez ce qui se passe en Grande-Bretagne", a-t-il lancé dans une allusion au Brexit. "C'est parfois la porte ouverte à toutes les démagogies et toutes les simplifications", a-t-il encore averti.
Pour "une démocratie plus délibérative". Concernant le RIC, "il faut qu'on trouve les règles. A partir de quand on l'organise ? Quelles sont les limites qu'on se fixe ?", s'est-il interrogé, se disant "prêt à avancer sur ce point". Il a également évoqué le "référendum d'initiative partagée, que l'on n'a jamais su faire fonctionner" et dont le seuil de déclenchement "est trop élevé", notamment en raison du quota de parlementaires nécessaire. Le chef de l'État a à cette occasion rappelé sont attachement à "la démocratie représentative". Mais "il faut qu'elle soit mieux expliquée, plus transparente", a-t-il ajouté. "Il faut aussi réussir à avoir une démocratie plus délibérative. Sur beaucoup de sujets la réponse n'est pas oui ou non. Elle va être de construire un chemin ensemble", a encore plaidé Emmanuel Macron.