Emmanuel Macron "est en train de condamner la France à un siècle de nucléaire", a fustigé jeudi à Montpellier le candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot, alors que le chef de l'Etat a annoncé une relance du programme nucléaire français.
"Le nucléaire est un fiasco"
Le président de la République, qui n'est pas encore officiellement candidat, a annoncé jeudi après-midi à Belfort la construction d'une série de nouveaux réacteurs nucléaires EPR de deuxième génération.
Cette décision, "sans débat démocratique", condamnerait la France à "un siècle de nucléaire" car "les EPR qu'il nous promet, c'est au mieux 2040-2045", a dénoncé Yannick Jadot, en déplacement à Montpellier au côté de l'ancien leader syndical paysan et ex-député européen José Bové: "C'est des EPR qui dureront jusqu'à la fin du siècle".
"On a un président de la République qui surinvestit sur le nucléaire, qui est un fiasco", a accusé le candidat écologiste, en pointant le surcoût de l'EPR de Flamanville: "Quand vous avez 17 milliards de surcoût, la leçon, ce n'est pas d'arrêter, c'est d'en faire six ou dix", a ironisé le candidat écologiste, estimant que "c'est proprement irresponsable".
"Macron est aligné avec Zemmour"
"Qui soutient le nucléaire dans cette campagne électorale ? Toute l'extrême droite. Qui soutient le développement du nucléaire dans le monde ? Les dictateurs de la Chine et de la Russie", a poursuivi M. Jadot: "Emmanuel Macron est parfaitement aligné avec Zemmour, avec Le Pen, avec Poutine, avec Xi Jinping... Chacun son camp, nous on préfère le camp des démocraties", a-t-il conclu.
Le candidat EELV a également battu en brèche l'argument selon lequel le nucléaire serait synonyme "d'indépendance énergétique": "Il ne m'a pas semblé qu'on avait encore des mines d'uranium dans notre pays, l'uranium, on va l'extraire au Niger, au Kazakhstan, en Ouzbékistan", a-t-il affirmé.
Au passage, l'écologiste a rappelé que s'il est élu il mettra "le paquet sur les énergies renouvelables" et, "progressivement, (...) sortira du nucléaire et de ses risques".
Yannick Jadot s'est exprimé dans le centre Montpellier devant environ 500 personnes, selon un chiffre transmis par son équipe de campagne. Devant un public majoritairement jeune, il a vanté une "vision enthousiaste de la lutte contre le réchauffement climatique" et promis notamment la légalisation du cannabis, le recrutement de 100.000 infirmiers et infirmières, un revenu de "920 euros pour tous dès 18 ans" ou encore l'accueil "dans la dignité" des réfugiés.