Le président français Emmanuel Macron a dit mercredi "détester le débat" distinguant la valeur des "vies juives" et des "vies palestiniennes", et a appelé à "protéger d'abord les civils à Gaza", lors d'une rencontre avec des étudiants kazakhstanais à Astana. Revenant sur les bombardements de l'armée israélienne sur la bande de Gaza, Emmanuel Macron a plaidé pour "protéger d'abord les civils" car "il n'ont rien à voir avec les attaques terroristes" du Hamas contre Israël du 7 octobre.
"Il faut cibler et punir les groupes terroristes. Mais les civils ne sont pas ceux qu'il faut viser", a poursuivi le chef de l'Etat français, appelant à "les protéger pour se concentrer sur les terroristes". "Je veux faire cette distinction car chaque vie compte dans ce monde", a renchéri Emmanuel Macron, qui s'exprimait en anglais à l'université Maqsut Narkibayev. "Je déteste ce débat qui divise les gens et où l'on dit : 'pour moi les vies juives sont plus importantes' ou 'pour moi les vies palestiniennes sont plus importantes'. C'est dingue", a-t-il fait valoir, rappelant que la France avait demandé, comme l'ensemble des dirigeants de l'UE, une "pause humanitaire" afin d'acheminer de l'aide à Gaza.
Près de 8.800 Palestiniens tués depuis le 7 octobre
En France, le débat a notamment été avivé par l'essayiste Caroline Fourest, qui avait expliqué lundi sur la chaîne d'information BFMTV qu'"on ne peut pas", selon elle, "comparer le fait d'avoir tué des enfants délibérément en attaquant comme l'a fait le Hamas, et le fait de tuer des enfants involontairement comme le fait Israël". Ces propos "hiérarchisant les morts civils palestiniens et israéliens sont choquants, dangereux, racistes", avait notamment condamné sur X la cheffe de file des députés LFI (gauche radicale) Mathilde Panot.
>> LIRE AUSSI - Israël-Hamas : à Ashkelon, les habitants vivent sous la menace quotidienne des bombes
Mercredi, des dizaines de blessés palestiniens ont quitté en ambulance la bande de Gaza, soumise aux bombardements incessants de l'armée israélienne, pour être soignés en Egypte, et des centaines de binationaux et d'étrangers doivent suivre. Selon les autorités israéliennes, au moins 1.400 personnes ont été tuées en Israël, en majorité des civils et la plupart le jour de cette attaque d'une ampleur et d'une violence inédites. Dans la bande de Gaza, dirigée par le Hamas, près de 8.800 Palestiniens ont été tués depuis le 7 octobre dans les bombardements massifs de l'armée israélienne, selon un nouveau bilan communiqué mercredi à la mi-journée par le mouvement islamiste.