Présent sur l'île de beauté, Emmanuel Macron a prononcé un discours ce jeudi matin devant l'Assemblée de Corse autour de l'avenir institutionnel de ce territoire. Le chef de l'État s'est dit favorable à son entrée dans la Constitution, "afin d'ancrer pleinement la Corse dans la République". Le président a également évoqué une "autonomie" de la Corse, qui serait "ni contre l'État, ni sans l'État".
Mais l'annonce se veut, d'abord et avant tout, symbolique. Il s'agit, en réalité, d'une demande émise depuis de nombreuses années par une grande partie de la classe politique corse, qui permet d'éviter, de façon habile, toutes velléités d'indépendance de l'île et d'écarter les partisans d'un tel statut alors que les autonomistes réclament, eux, un transfert de compétences plus important de Paris vers la Corse.
Pas de changement régalien
Les annonces d'Emmanuel Macron vont maintenant ouvrir un cycle de négociation qui durera six mois et qui devra déterminer quelles compétences pourraient être transférées vers l'île de beauté. Mais ces dernières pourraient être essentiellement économiques et sociales et l'Assemblée de Corse ne sera pas habilitée à voter de loi. Aucun changement régalien n'est donc prévu et l'île restera administrée par la police et la gendarmerie, et la justice restera celle de l'Hexagone.
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Lorsque Gérald Darmanin avait, initialement, assuré ne pas avoir de tabous à propos de l'autonomie de la Corse, le ministre de l'Intérieur s'appuyait sur l'exemple de la Polynésie Française où un système réellement autonome prévaut. Mais à la différence du territoire ultra-marin, il apparaît peu probable que la Corse n'administre, par elle-même, son système de santé. Même chose pour le prélèvement de l'impôt qui devrait demeurer une compétence de l'État français. Ce nouveau statut pourrait donc prendre la forme d'un simple élargissement des prérogatives du Conseil régional de Corse et des deux conseils départementaux qui l'accompagnent.