Réindustrialiser la France. C'est l'un des principaux objectifs d'Emmanuel Macron. Jeudi, le chef de l'État a d'ailleurs présenter sa stratégie pour accélérer l'attractivité industrielle du pays, notamment à travers une industrie plus verte. Vendredi, il s'est également rendu à Dunkerque pour officialiser l'implantation d'une gigafactory de batteries électriques par le groupe taïwanais Proligium, qui devrait permettre la création de 3.000 emplois dans le nord. Invité du Grand Rendez-vous d'Europe 1 /CNEWS /Les Échos, l'ancien grand dirigeant d'entreprises, Loïk Le Floch-Prigent, est revenu sur le sujet. Et pour lui, Emmanuel Macron "est hors sol, il ne connait pas l'industrie, ne sait pas comment elle se développe".
"Méconnaissance profonde de la part du politique de ce qu'est l'industrie"
Celui qui a dirigé Elf Aquitaine ou Gaz de France considère qu'il y a une "méconnaissance profonde de la part du politique de ce qu'est l'industrie. L'industrie, ce n'est pas de mettre de l'argent n'importe comment, n'importe où ; ce n'est pas de dire 'ça c'est vrai, ça ce n'est pas vert", martèle Loïk Le Floch-Prigent au micro du Grand Rendez-vous. "L'industrie, c'est des gens qui ont envie de faire quelque chose. D'abord, il faut essayer de ne pas les en empêcher".
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Pour l'ancien président de la SNCF, "aujourd'hui, les gens qui veulent faire des choses sont empêchés, ils sont empêchés par les administrations, par les militants des directions régionales de l'environnement, par les textes, les normes et par le fait qu'ils ont des contrôles dans tous les sens", détaille-t-il.
Pour Loïk Le Floch-Prigent, la difficulté pour les industriels viendrait du fait qu'"on continue à définir l'industrie comme quelque chose qui est sale, qui n'est pas bien et qui pose des problèmes", considère-t-il, en prenant l'exemple de "l'industrie verte".
"Il faut simplifier la vie" des industriels
L'ancien dirigeant d'entreprise souhaiterait au contraire voir une simplification des règles en matière d'industrie. "Il faut simplifier la vie, ne pas empêcher et essayer d'avoir des fonctionnaires qui ne sont pas des militants politiques anti-industries [...], et de regarder dans [l'ensemble] des normes quelles sont les injonctions contradictoires", espère-t-il, tout en critiquant "un gâchis complet. On croit que mettre de l'argent va résoudre tous les problèmes."
Pour lui, Emmanuel Macron "ne sait pas comment l'industrie se développe. Ça ne vient pas avec l'argent, avec les aides, avec des subventions et des gens qui disent 'il faut faire ceci ou cela'. Ce qu'il faut, c'est des gens qui ont envie de faire quelque chose", martèle Loïk Le Floch-Prigent.