Emmanuel Macron a été giflé par un homme lors d'un déplacement dans la Drôme. Les faits ont été capturés par une vidéo amateure et confirmés par l'entourage du chef de l'Etat. Selon nos informations, deux personnes sont en garde à vue, deux individus de 28 ans. L'enquête a été confiée au groupement de la gendarmerie de la Drôme.
Dernière minute : Emmanuel Macron a été gifle par un homme dans la Drôme lors d’un déplacement.
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2 personnes ont été interpellées.
(source : BFM)
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Emmanuel Macron giflé: un témoin BFMTV filme l'agression d'un autre angle pic.twitter.com/mP907RtTki
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La scène s’est déroulée juste après 13h30, quand le président est sorti du lycée hôtelier de Tain-l’Hermitage. Juste avant de monter dans son véhicule, Emmanuel Macron s’est approché de badauds, parfois présents depuis le matin même, lorsqu'un homme lui a serré la main et lui a assené une gifle en lui tenant le bras et en hurlant "Montjoie Saint-Denis, à bat la macronie". Il s'agit d'un cri de guerre royaliste qui remonte au 12e siècle, et qui sert également de signe de ralliement à l'extrême droite. Le GPRS, le service de sécurité du président, est immédiatement intervenu pour neutraliser l'agresseur.
Ce que l'on sait des suspects
En tout, deux personnes de 28 ans ont été interpelées et placées en garde à vue pour violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique. Ce délit est passible de 3 ans de prison et 45.000 euros d’amende.
Les deux suspects sont originaires de Saint-Vallier dans la Drôme. L’auteur de la gifle est instructeur des arts martiaux historiques européens (combats de l’antiquité jusqu’au début du 20e siècle), l’autre suspect est vendeur sur les marchés. Ils sont inconnus au traitement des antécédents judiciaires. Leur appartenance à une mouvance particulière n’est pas établie en l'état, plusieurs pistes sont envisagées : notamment celle des "gilet jaunes" ou de l'ultra-droite.
Emmanuel Macron évoque des "faits isolés", l'Elysée minimise l'incident
Emmanuel Macron a voulu "relativiser" la gifle reçue, dénonçant des "faits isolés", commis par "des individus ultraviolents" qui ne doivent pas, selon lui, "prendre possession du débat public". "Je ne voudrais pas que des individus isolés ou des gens qui vont vers les extrêmes puissent, en quelque sorte, faire oublier le reste", a-t-il ajouté dans un entretien au Dauphiné, ajoutant que ce type d'agression ne l'arrêterait pas.
De son côté, l’Elysée tente de minimiser et parle d’une "tentative de coup", mais sur la vidéo postée sur les réseaux sociaux, on entend très nettement le bruit de la gifle qui a atteint la joue d’Emmanuel Macron.
Le déplacement du chef de l'Etat s'est poursuivit, mais cet incident met en lumière la tension qui entoure les déplacements d'Emmanuel Macron. Quelques minutes auparavant, interrogé par la presse sur la tension politique du moment, il avait plaidé le "calme dans notre vie démocratique". Il aura été rapidement rattrapé par l’un de ses opposants. C'est la première fois qu’Emmanuel Macron est atteint physiquement depuis qu’il est président.
"Nous sommes tous concernés, il en va des fondements de notre démocratie"
Le Premier ministre Jean Castex en a appelé mardi devant les députés "à un sursaut républicain" après la gifle reçue par Emmanuel Macron. "La politique ça ne peut en aucun cas être la violence, l'agression verbale, et encore moins l'agression physique. J'en appelle à un sursaut républicain, nous sommes tous concernés, il en va des fondements de notre démocratie", a déclaré Jean Castex lors de la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.
Macron giflé: "La démocratie ne peut en aucun cas être la violence, l'agression verbale et encore moins physique", réagit Jean Castex pic.twitter.com/6z11z3HaJJ
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Une avalanche de réactions
Dans la foulée, les réactions politiques se sont multipliées, les différents responsables affichant leur soutient au chef de l'Etat. "Agresser le président de la République c’est porter un coup insupportable et intolérable à nos institutions. Face à ce geste inqualifiable, toute la Nation doit être solidaire du chef de l’Etat. J’adresse dans ces circonstances tout mon soutien à Emmanuel Macron", a écrit sur Twitter son prédécesseur François Hollande.
Agresser le Président de la République c’est porter un coup insupportable et intolérable à nos institutions. Face à ce geste inqualifiable, toute la Nation doit être solidaire du chef de l’Etat. J’adresse dans ces circonstances tout mon soutien à @EmmanuelMacron.
— François Hollande (@fhollande) June 8, 2021
"Je suis la première opposante à Emmanuel Macron mais il est le président de la République et à ce titre, on peut le combattre politiquement mais on ne peut pas se permettre d'avoir à son égard le moindre geste, la moindre violence. Ce comportement est inadmissible et profondément condamnable dans une démocratie", a estimé Marine Le Pen, candidate du Rassemblement national à la présidentielle, devant la presse.
Cette fois-ci vous commencez à comprendre que les violents passent à l'acte ? Je suis solidaire du Président.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) June 8, 2021
Je condamne avec la plus grande fermeté le geste inacceptable dont a été victime @EmmanuelMacron. Aucun désaccord politique ne justifiera jamais la violence. Le respect des institutions de la République et de ses représentants est un principe cardinal de notre vie démocratique.
— Xavier Bertrand (@xavierbertrand) June 8, 2021
"Cette fois-ci vous commencez à comprendre que les violents passent à l'acte ? Je suis solidaire du Président", a tweeté Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France insoumise pour 2022. Xavier Bertrand, président ex-LR de la région Hauts-de-France, a posté sur le même réseau le message suivant : "Je condamne avec la plus grande fermeté le geste inacceptable dont a été victime Emmanuel Macron. Aucun désaccord politique ne justifiera jamais la violence. Le respect des institutions de la République et de ses représentants est un principe cardinal de notre vie démocratique".
"Aucun désaccord politique ne justifie une telle violence. Trop d’élus et de figures d’autorité en sont victimes aujourd’hui", s'est agacé Valérie Pécresse, présidente ex-LR de la région Ile-de-France, également sur Twitter.