Emmanuel Macron a jugé vendredi "tout à fait normal" qu'il puisse y "avoir des discussions" avec le Rassemblement national à l'Assemblée nationale, allant dans le sens de son Premier ministre la veille. "On ne va pas considérer que telle ou telle formation politique aurait moins de droits parlementaires, moins de reconnaissance", a dit le chef de l'État en marge d'un déplacement à Bordeaux.
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Jeudi soir, Gabriel Attal avait "assumé" de travailler "avec tout le monde" à l'Assemblée nationale, y compris avec des groupes auxquels il est "radicalement opposé", le RN et LFI. Le Premier ministre avait été critiqué à gauche après avoir déclaré au quotidien Le Monde que "l'arc républicain, c'est l'hémicycle" de l'Assemblée, où siègent 88 députés du Rassemblement national, quand sa prédécesseure Elisabeth Borne soulignait régulièrement que le RN et LFI devaient en être exclus.
Emmanuel Macron revient sur le coup de sang de François Bayrou
Les déclarations de Gabriel Attal sur l'arc républicain ne font pas l'unanimité au sein du camp présidentiel. "Je ne partage pas" cette approche, avait indiqué à l'AFP le député Renaissance Marc Ferracci, un proche d'Emmanuel Macron. "Je ne parle ni à l'extrême droite, ni à LFI. Je ne vois pas de raison de changer de méthode. Je ne cherche pas de compromis avec eux", avait souligné ce cadre du groupe.
Vendredi à Bordeaux, Emmanuel Macron est par ailleurs brièvement revenu sur le coup de sang de son allié François Bayrou (MoDem), qui avait annoncé à l'AFP ne pas entrer au gouvernement faute "d'accord profond sur la politique à suivre". "Je ne commente jamais les péripéties politiques", a réagi le président de la République. "Ce qui m'importe, ce qui importe aux Français, ce sont les états de service, pas les états d'âme", a-t-il ajouté.