Il fait peur à tout le monde. Emmanuel Macron c’est le candidat cannibale : il prend des sympathisants à tous les candidats et, avec son côté droite et gauche, bouleverse le jeu à la manière de François Bayrou en 2007 ou de Jean-Pierre Chevènement en 2001. Testé sur un premier tour de présidentielle, il prend 6 points à Alain Juppé d’après Ipsos, face à Nicolas Sarkozy il croque 4 points à l’ancien président et même 2 points à Marine Le Pen.
Mise à jour le 16/11 à 11h30 : Emmanuel Macron a annoncé mercredi à Bobigny sa candidature à la présidentielle de 2017, affirmant vouloir la placer "sous le signe de l'espérance".
La barrière du second tour. Le paradoxe c’est qu’il prend moins de voix à ses concurrents de gauche ; 2 point et demi à François Hollande, et quelques voix à Jean-Luc-Mélenchon. Résultat : Emmanuel Macron est crédité d’un socle qui varie entre 12 et 15% selon les sondages. De quoi troubler le jeu, certes, mais rien qui permette de se qualifier au second tour.
L'image du traître. Il manque une chose à Emmanuel Macron pour pouvoir passer cette marche : la gauche. "Je ne suis pas socialiste, je suis de gauche", a déclaré l’ex-ministre de François Hollande. Mais cette gauche, aujourd’hui, ne le soutient pas, elle ne le croit pas. Macron reste associé à la loi Travail et au tournant libéral du quinquennat. Et sur la forme même, il est associé à l’image du traître.
La primaire de la gauche. Comment reconquérir cette gauche ? Comment briser le malentendu et retrouver sa légitimité ? Emmanuel Macron doit se présenter à la primaire de la gauche. Ségolène Royal, en 2006, avait fustigé le système, l’appareil du PS et ses éléphants qui la prenaient de haut ; elle a dû essuyer des procès en illégitimité. Qu’a-t-elle fait ? Elle a pris le PS à son propre piège, en passant le cap de la primaire grâce aux légions de fans de son association Désir d’Avenir. Emmanuel Macron a derrière lui près de 100.000 "marcheurs". S’il se sent fort et s’il veut gravir la marche du premier tour pour accéder au second, il doit passer par la primaire de la gauche, battre Arnaud Montebourg, Benoît Hamon et François Hollande qui, dès lors, n’auront plus d’autre choix que de s’effacer pour le soutenir.