Emmanuel Macron se mue en stratège. Le président de la République a adressé, dimanche soir, un courrier aux chefs de parti. Dans cette missive, le président invite formellement les différents dirigeants de l'opposition à nouvelle rencontre. Une première réunion de ce type avait eu lieu à Saint-Denis (93) en août dernier. Proposition phare de cet entretien : l'élargissement du champ du référendum aux questions de société comme la fin de vie et l'immigration.
Une invitation intervenant la veille de deux évènements charnières et délicats pour l'exécutif : le procès du Garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, devant la Cour de justice de la République pour des soupçons de prise illégale d’intérêts ainsi que l'examen du projet de loi sur l’immigration devant le Sénat. Une manière pour le président d'essayer d'occuper l'espace pour détourner l'attention.
Une proposition mais pas un engagement
Le courrier propose donc une modification de la Constitution pour élargir le champ du référendum notamment au sujet de l'immigration. Une manœuvre pour essayer de convaincre les Républicains, majoritaires dans la chambre haute, qui s'opposent au projet de loi immigration porté par Gérald Darmanin. Les LR restent réfractaires à l'article du texte qui propose la régularisation des immigrés travaillant dans les secteurs manquant de main-d'œuvre.
Une proposition qui n'est pas pour autant un engagement. Le 4 octobre dernier, Emmanuel Macron estimait que vouloir faire un référendum sur le sujet qui vient d’être débattu par le Parlement ferait "bégayer la République" dans la mesure où cela remettrait en cause l’utilité des chambres.