Emmanuel Macron a proposé mercredi l'ancienne ministre Sylvie Goulard pour représenter la France au sein de la prochaine Commission européenne, a indiqué l'Elysée.
"Une Européenne convaincue"
Sylvie Goulard, âgée de 54 ans et ancienne membre du Modem, a "une expérience européenne reconnue à la fois en Europe et en France" et "a la capacité de jouer un rôle majeur au sein de la Commission" présidée par l'Allemande Ursula Von der Leyen à partir du 1er novembre, a souligné la présidence. Il est pour cela "nécessaire d'avoir des personnalités d'expérience, comme Sylvie Goulard, pour porter le projet européen", notamment "pour apporter davantage de protection" aux citoyens.
Cette énarque a été ministre des Armées dans le premier gouvernement d'Édouard Philippe, en mai 2017, avant de démissionner un mois plus tard à cause de l'affaire d'emplois fictifs présumés des assistants des eurodéputés MoDem. Elle avait ensuite été nommée en janvier 2018 à la direction de la Banque de France, au poste de sous-gouverneure.
Après avoir été conseillère politique du président de la Commission européenne, l'Italien Romano Prodi, entre 2001 et 2004, Sylvie Goulard a été élue au Parlement européen sur la liste du MoDem en 2009, puis réélue en 2014. "C'est donc une Européenne convaincue, qui est de plus polyglotte", souligne-t-on dans l'entourage du président. Elle parle allemand, anglais et italien. Elle a aussi une expertise en matière économique et financière, ayant participé aux travaux sur l'Union bancaire européenne, précise-t-on de même source.
Une candidature retardée
Sylvie Goulard avait assisté Emmanuel Macron durant la campagne de la présidentielle 2017 en le conseillant sur les affaires européennes. Dans l'affaire des assistants parlementaires, deux enquêtes ont été ouvertes par le Parlement européen et en France. Dans cette dernière, elle n'a jusqu'à présent pas été convoquée.
A Bruxelles, Ursula Von der Leyen a débuté cette semaine les entrevues avec les candidats en vue de la répartition des portefeuilles au sein de la Commission. La date limite de mardi avait été théoriquement fixée pour que chaque pays désigne son représentant dans la Commission, mais Paris avait indiqué avoir obtenu son accord pour donner son nom un peu en retard.