Le président Emmanuel Macron se rend vendredi auprès des victimes de l'attaque au couteau d'Annecy qui a touché six personnes, dont quatre enfants en bas âge, agressées par un réfugié syrien, a indiqué l'Élysée. "À la suite de l'attaque survenue hier, le président de la République et son épouse se rendent aujourd'hui aux côtés des victimes et de leurs familles ainsi que de l'ensemble des personnes qui à Annecy ont contribué à leur apporter aide et soutien", a précisé l'Élysée. Selon les informations d'Europe 1, il va rencontrer Henri, l'homme de 24 ans qui a tenté de désarmer l'assaillant.
La Première ministre Élisabeth Borne et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin s'étaient déjà rendus jeudi à Annecy, une ville sous le choc après l'attaque au couteau survenue en plein jour dans un parc très fréquenté au bord du lac.
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Quatre bébés blessés
Le bilan est de quatre bébés blessés, dont un Britannique et un Néerlandais. Agés de 22 à 36 mois, ils ont été transférés à Genève et à Grenoble après des premiers soins sur place. Ils étaient jeudi après-midi dans un état de santé "extrêmement fragile", selon la procureure, "toujours en urgence absolue". Un adulte a été hospitalisé après avoir été blessé par l'agresseur puis touché par les tirs de la police pendant l'interpellation, et un autre adulte a été touché plus légèrement.
Un adulte a été hospitalisé après avoir été blessé par l'agresseur puis touché par les tirs de la police pendant l'interpellation, et un autre adulte a été touché plus légèrement. L'attaque, qui s'est produite en plein jour a horrifié les Annéciens et les milliers de touristes présents en ce début de saison estivale.
Un petit autel improvisé avec des bougies, des roses blanches et des messages a été dressé jeudi soir dans un coin de l'aire de jeux où s'est déroulée l'agression. Le drame a également donné lieu dans la soirée à une brève manifestation de militants d'extrême droite qui ont défié un décret d'interdiction publié par la préfecture. Entre 30 et 50 militants ont chanté la Marseillaise et lu de courtes déclarations avant de se disperser dans le calme sous la surveillance des forces de l'ordre.
L'attaque a aussi suscité une avalanche de réactions dans le monde politique, des élus de droite et d'extrême droite mettant en avant l'origine et le statut de l'agresseur.
Les motivations de l'agresseur restent obscures à ce stade
Les motivations de l'agresseur, qui a passé la nuit en garde à vue et peut le rester jusqu'à 48 heures, restent obscures à ce stade, "sans mobile terroriste apparent", selon le parquet. L'homme, né en 1991, ne se trouvait pas sous l'emprise de stupéfiants ou de l'alcool. Sans domicile fixe, il se trouvait à Annecy depuis l'automne 2022.
Un examen psychiatrique est prévu vendredi matin, a indiqué le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sur TF1 jeudi. "L'enquête en cours va permettre de déterminer le mobile", a de son côté déclaré la procureure d'Annecy Line Bonnet-Mathis jeudi, ajoutant qu'elle ne pouvait "pas exclure à ce stade un acte insensé". Abdalmasih H., de nationalité syrienne, avait obtenu l'asile en Suède en 2013 où il a vécu pendant 10 ans. "Il n'a pas pu obtenir la nationalité suédoise, donc il a décidé de quitter le pays. Nous nous sommes séparés parce que je ne voulais pas quitter la Suède", a confié son ex-épouse, jointe par l'AFP.
Ce père d'une enfant de trois ans était en situation régulière quand il est arrivé en France, il y a quelques mois. Dans une nouvelle demande d'asile déposée en France en novembre 2022, il s'était déclaré "chrétien de Syrie", selon une source policière. Et il portait une croix chrétienne quand il a été interpellé.
Un asile en Suède
Selon Gérald Darmanin, les autorités françaises lui ont notifié dimanche dernier, le 4 juin, qu'il ne pouvait obtenir l'asile en France puisqu'il l'avait déjà en Suède. Interrogé sur le lien possible entre ce refus et le passage à l'acte, il a parlé d'une "coïncidence troublante".
Usant d'un "couteau pliable de type Opinel", l'assaillant, short noir et foulard bleu noué sur la tête, s'est attaqué aux enfants, selon des images du drame authentifiées par l'AFP. On le voit dans cette vidéo lever les bras au ciel et crier en anglais "au nom de Jésus !".
Ce cri ne justifie pas en soi une saisine du parquet anti-terroriste, selon une source proche du dossier. Un tel choix a déjà été fait pour des individus criant "Allah akbar" (Dieu est le plus grand) en passant à l'acte, mais sans élément attestant d'une idéologie jihadiste, selon elle.