Certains salariés devront-ils accepter une baisse de leur rémunération pour favoriser la relance économique à l'issue de la crise du coronavirus ? Oui, selon Emmanuel Macron. "Je préfère au maximum qu'il y ait (...) des salaires qu'on accepte de momentanément baisser plutôt que des licenciements, parce que, parfois, on met des années à revenir vers un emploi", a assuré le chef de l'Etat lors d'une interview accordée pour le 14-Juillet, mardi. "Ça ne doit pas être du chantage", a-t-il cependant prévenu.
Une modération salariale accompagnée d'intéressement et de participation
"Cela doit passer par le dialogue social", a poursuivi Emmanuel Macron, faisant part d'une "conviction forgée à l'expérience quotidienne de la peur de la conflictualité dans notre pays" : "Le dialogue social à l'échelle de la branche et de l'entreprise a une valeur inouïe". Et le chef de l'Etat d'égrainer les conditions d'une "modération salariale". Celle-ci devra selon lui être accompagnée "de la mise en place d'intéressement et de participation" afin "que le salarié qui accepte, dans cette période, de faire un effort (...) ait droit aussi à sa part du mieux" lorsque la situation économique de son entreprise s'est améliorée.
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"Cela doit s'accompagner d'une modération des dividendes", a également précisé le président de la République. "C'est-à-dire que si l'on dit aux salariés de faire un effort, l'actionnaire doit faire un effort aussi", a-t-il poursuivi.
30 milliards d'euros pour le dispositif d'activité partielle
"L'effort" doit également venir de l'État, assure Emmanuel Macron. Emmanuel Macron a ainsi défendu le "dispositif inédit d'activité partielle de longue durée" issu des négociations avec les partenaires sociaux. "On va mettre sur ce dispositif 30 milliards d'euros pour compléter les salaires, financer des formations [...] dans les secteurs d'activité où il y a des opportunités", a-t-il détaillé.