Le Parquet national financier a ouvert une enquête après l'article du Canard Enchaîné sur l'emploi des filles de Michel Mercier comme assistantes parlementaires au Sénat.
Enquête pour "détournement de fonds publics". Selon les informations d'Europe 1, cette enquête a été ouverte dès mercredi, pour "détournements de fonds publics". Vendredi matin, le Sénat qui a accepté la nomination de Michel Mercier au Conseil constitutionnel, a refusé l'entrée des enquêteurs de l'office anti-corruption, qui venaient perquisitionner. Selon Le Monde, Gérard Larcher, président du Palais du Luxembourg, accepte seulement de transmettre au parquet les éléments que lui-même juge nécessaires.
Un emploi à Paris et un domicile à Londres. Michel Mercier est soupçonné d'avoir employé deux de ses filles comme assistantes au Sénat et dans les divers ministères qu'il a occupés. La première a officié de 2003 à 2012, la seconde de 2012 à 2014. C'est sur cette dernière, historienne de l'art, que pèsent les soupçons les plus lourds d'emploi fictif. Et pour cause, la fille de l'ancien ministre de la Justice habitait alors à Londres, selon Le Canard Enchaîné.
La mise au point du Conseil constitutionnel
Le Conseil constitutionnel a rappelé vendredi qu'il lui appartient "d'apprécier si l'un de ses membres a manqué à ses obligations". "Sans préjuger de ses résultats", le Conseil rappelle dans un communiqué que ses membres ont "pour obligation générale de s'abstenir de tout ce qui pourrait compromettre l'indépendance et la dignité de leurs fonctions". "Il appartient au Conseil constitutionnel d'apprécier si l'un de ses membres a manqué à ses obligations", rappelle-t-il. "En pareil cas, le Conseil constitutionnel se prononce à la majorité des membres le composant" et "peut, le cas échéant, constater la démission d'office de l'un de ses membres", conclut-il.
Bref, le Conseil constitutionnel n'exclut pas un départ de Michel Mercier. "Le Conseil se protège", décrypte un sénateur qui ne regrette pas d'avoir donné son feu vert à la nomination de Michel Mercier : "Il nous a dit qu'il avait des preuves du travail de sa fille, on lui a fait crédit de sa bonne foi".