Emmanuel Macron a profité d'une conférence de presse en Autriche sur le travail détaché pour défendre longuement ses projets de réforme en France, dérogeant à sa règle de ne pas parler de politique française à l'étranger.
"Gagner la bataille du chômage de masse". "La transformation que nous opérons est celle de faire entrer la France dans le 21ème siècle et gagner la bataille du chômage de masse. Non pas de baisser d'un ou deux points le chômage mais de profondément changer les structures économiques et sociales françaises", a-t-il insisté.
Entrant dans le détail, il a promis que "la bascule des cotisations sociales salariales vers la CSG et la transformation de la prime d'activité, permettront d'avoir dès le 1er janvier un gain de pouvoir d'achat pour l'ensemble des travailleurs en France, qu'ils soient indépendants, fonctionnaires ou salariés". "Ce gain de pouvoir d'achat sera croissant à mesure que l'année avance" et "pour une personne rémunérée au Smic, le gain de pouvoir d'achat sera l'équivalent d'un treizième mois, payé non par l'employeur mais par cette transformation", a-t-il ajouté.
"Depuis trente ans, la France est la seule grande nation européenne qui n'a pas gagné contre le chômage de masse. Cela n'a rien à voir avec le travail détaché" mais provient des "règles de fonctionnement de la France qui ne sont pas adaptées à l'économie de l'innovation". Il a rappelé que la réforme du marché du travail avait pour but de favoriser l'emploi, en permettant notamment aux TPE/PME de négocier "au niveau de l'entreprise" pour "s'adapter au carnet de commandes" et aux grandes entreprises d'avoir notamment un barème d'indemnisation aux Prud'hommes en cas de licenciement.
Défense de son programme fiscal. Il a aussi défendu ses projets fiscaux, la réforme de l'ISF et de la fiscalité de l'épargne, "pour orienter l'épargne vers l'innovation", et rappelé vouloir investir 15 milliards d'euros durant son quinquennat dans la formation, pour former "un million de jeunes et un million de chômeurs peu qualifiés". "Ces transformations perdent leur sens si nous ne savons pas protéger les travailleurs contre la concurrence déloyale", a-t-il conclu, d'où "ce combat pour reformer la directive sur le travail détaché. Tout cela se tient".