En cas de «blocage» sur les retraites, «le référendum est une issue», affirme Bayrou
Le Premier ministre François Bayrou a affirmé dans un entretien au Figaro que "le référendum est une issue" en cas de "blocage" sur les retraites. Les concertations entre les partenaires sociaux sur la réforme des retraites de 2023 ont débuté ce jeudi. François Bayrou leur a également demandé de rétablir l'équilibre du système dans cinq ans.
En cas de "blocage" sur les retraites, "le référendum est une issue", estime François Bayrou dans un entretien au Figaro mis en ligne jeudi soir.
Au premier jour des concertations entre les partenaires sociaux sur la réforme des retraites de 2023, dont le syndicat Force ouvrière a claqué la porte, le Premier ministre réaffirme que "si personne ne se met d'accord (...) on en restera au système antérieur, défini en 2023".
Rétablir l'équilibre du système dans cinq ans
Mais il n'exclut pas de recourir au référendum "si nous étions un jour en situation de blocage". "J'ai toujours dit que lorsque des questions sont bloquées, lorsqu'il n'y a pas de résolution possible, le référendum est une issue", explique-t-il. "Il faut que nous nous interrogions sur une trajectoire, peut-être à 20 ans, pour arriver à un rééquilibrage, avec des méthodes différentes, novatrices", affirme encore le Premier ministre.
Dans une lettre de mission envoyée mercredi soir, François Bayrou demande désormais aux partenaires sociaux de rétablir l'équilibre du système dans cinq ans, ce qui veut dire trouver 6 milliards d'euros d'économies supplémentaires d'ici à 2030. Jusqu'à présent le gouvernement demandait que les comptes ne soient pas "dégradés".
Mais François Bayrou "refuse d'envisager la baisse des pensions" car "l'accepter, ce serait rendre impossible la réforme". "La retraite, disait-on autrefois, est un salaire différé. Je fais droit à cette approche".
Un système de retraite à points ne sera à priori pas "la solution adoptée"
Il "ne pense pas" non plus qu'un système de retraite à points, comme ébauché par le gouvernement d'Édouard Philippe, "sera la solution adoptée, car elle est très exigeante". "Mais elle offrait trois avantages auxquels on peut réfléchir", suggère le chef du gouvernement : "l'équilibre financier nécessaire du système, le choix plus individuel du départ en retraite, et la responsabilité donnée aux partenaires sociaux de gérer le système, du moins dans le privé".
Interrogé pour savoir s'il faut intégrer une dose de capitalisation au système français par répartition, il répond que "la plupart des organisations ne l'écartent plus".
Quant à Force ouvrière, qui a claqué la porte des négociations notamment en raison de cette nouvelle demande du gouvernement de rétablir l'équilibre du système d'ici 2030, sa "place" reste "évidemment à la table, s'ils souhaitent y revenir", a précisé Matignon dans un message à l'AFP.