Impôts, retraites, Smic, immigration ou encore fin de vie, Michel Barnier a prononcé mardi sa déclaration de politique générale qui donne les grandes orientations de son gouvernement. Comme le veut la tradition, c'est au tour des présidents de groupe de l'Assemblée nationale de s'exprimer au perchoir de l'hémicycle, à commencer par Marine Le Pen qui indique que le Rassemblement national ne censurera pas "a priori" le gouvernement de Michel Barnier pour ne pas faire la "politique du pire".
Les principales informations :
- Après la déclaration de politique générale de Michel Barnier, les présidents de groupe à l'Assemblée nationale s'expriment successivement
- Marine Le Pen indique que le RN va refuser "a priori de censurer le gouvernement" de Michel Barnier
- La cheffe de file du RN exige une nouvelle loi immigration début 2025
- "Censurer (le) gouvernement", "destituer le président" et "le remplacer", les priorités de LFI
- Attal appelle de nouveau à une réforme de l'assurance chômage
Éric Ciotti déclare qu'il ne votera pas de budget "qui comporte une hausse d'impôt"
Dans l'émission Punchline sur Europe 1, Éric Ciotti, chef de file des députés LR qui ont accepté l'alliance avec le RN, explique qu'il ne votera pas de budget "qui comporte une hausse d'impôts". "Maintenant, nous n'allons pas censurer, nous ne sommes pas La France insoumise, nous ne sommes pas ceux qui veulent installer le chaos, nous allons juger aux actes", a-t-il ajouté.
Discours de politique générale de Michel Barnier : « Je ne voterai pas un budget qui comporte une hausse d’impôt », déclare @eciotti, député des Alpes-Maritimes, président du groupe UDR, dans #Punchline sur #Europe1. pic.twitter.com/Ged7cFn2rg
— Europe 1 (@Europe1) October 1, 2024
Bruno Retailleau aura la totalité du soutien des Républicains, annonce Wauquiez
Le patron des Républicains à l'Assemblée, Laurent Wauquiez, a tenu à apporter au ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, sénateur LR, tout le soutien du parti.
"Censurer (le) gouvernement", "destituer le président" et "le remplacer" : les priorités de LFI
La présidente du groupe LFI à l'Assemblée, Mathilde Panot, a assuré mardi à l'occasion de la déclaration de politique générale de Michel Barnier que son groupe aurait "trois priorités" face au "chaos" laissé par Emmanuel Macron : "censurer (son) gouvernement", le "destituer" et le "remplacer".
"Vous n'avez plus aucune légitimité pour imposer votre politique de malheur", alors que "vous rampez devant l'extrême droite", et "il ne vous reste qu'à partir", a lancé Mathilde Panot dans l'hémicycle, s'adressant au président de la République, au-delà de Michel Barnier. Elle s'en est aussi prise au RN, qualifié de "larbin" pour s'être engagé à ne pas censurer le gouvernement a priori.
"Creux, pontifiant, rabâchant des banalités" : Mélenchon réagit au discours de Barnier
Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise, a réagi à la déclaration de politique générale de Michel Barnier, le qualifiant d'abord d'"usurpateur de la légitimité électorale" dans la mouvance des élus LFI qui ont brandi leurs cartes d'électeur au début de la prise de parole du Premier ministre. Pour lui, le chef du gouvernement "plaide pour le compromis par la combine et se glorifie d'appliquer les lois qu'il a combattues". "Creux, pontifiant, rabâchant des banalités, ce n'est pas un programme d'action mais un compte à rebours avant liquidation", a-t-il tranché sur X.
Barnier, usurpateur de la légitimité électorale, plaide pour le compromis par la combine et se glorifie d'appliquer les lois qu'il a combattues. Creux, pontifiant, rabâchant des banalités, ce n'est pas un programme d'action mais un compte à rebours avant liquidation.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) October 1, 2024
Attal appelle de nouveau à une réforme de l'assurance chômage
L'ancien Premier ministre Gabriel Attal, président du groupe macroniste à l'Assemblée, a insisté mardi face à Michel Barnier pour que le redressement des comptes passe d'abord par la réduction des dépenses, et appelé à reprendre la réforme de l'assurance chômage qu'il avait engagée.
"Nous ne garderons la maîtrise de nos comptes qu'en réduisant nos dépenses", a lancé le président du groupe Ensemble pour la République (EPR, ex-Renaissance) depuis la tribune de l'Assemblée nationale, en réponse à la déclaration de politique générale du Premier ministre. "La bonne méthode, selon nous, est la suivante : moins de dépenses et certainement pas plus d'impôts", a-t-il martelé.
Gabriel Attal appelle le PS à ne pas manquer à "l'appel de l'unité"
Succédant à Marine Le Pen au perchoir, Gabriel Attal, chef de file des députés macronistes, a assuré que pour "agir", il fallait "changer nos habitudes, sortir des débats stériles, des oppositions factices, du sectarisme et des postures politiciennes qui ne font pas avancer" le pays. Il a ainsi appelé "le Parti socialiste, parti de gouvernement", à répondre à "l'appel de l'unité".
"Pour agir, nous allons devoir changer nos habitudes", exhorte @GabrielAttal, avant de s'adresser à une partie de la gauche de l'hémicycle : "Je ne me résous pas à ce que le Parti socialiste, parti de gouvernement, puisse manquer à cet appel de l'unité". #DirectAN#DPGpic.twitter.com/B76Es7yi1F
— LCP (@LCP) October 1, 2024
Le Pen exige face à Barnier une nouvelle loi immigration début 2025
Marine Le Pen a exigé mardi que le gouvernement de Michel Barnier présente une nouvelle loi immigration, reprenant les mesures censurées par le Conseil constitutionnel lors de l'examen de la précédente loi. "Nous vous demandons (...) de remettre à l'agenda, dès le premier trimestre 2025, une loi immigration restrictive, reprenant a minima les dispositions censurées par le Conseil constitutionnel", a lancé la patronne des députés RN au Premier ministre après sa déclaration de politique générale à l'Assemblée. Elle a placé cette demande dans les "lignes rouges" susceptibles de motiver une censure du gouvernement par son groupe.
Plus tôt, la finaliste de la dernière élection présidentielle avait affirmé que le Rassemblement national ne censurerait pas immédiatement le gouvernement de Michel Barnier. "Par patriotisme, par égard pour nos compatriotes qui souffrent, par respect de nos institutions, et compte tenu de la tâche ingrate qui vous incombe, M. le Premier ministre, le mouvement national n'entend pas entraîner le pays vers le chaos", a-t-elle déclaré.