Michel Barnier a déjà une montagne de dossiers sur son bureau. Mais le nouveau Premier ministre, nommé jeudi par Emmanuel Macron, doit d'abord s'atteler à composer son gouvernement et a entamé, en ce sens, ses consultations ce vendredi. Des discussions "pleines d'énergie", a salué l'intéressé qui a répondu aux questions d'Anne-Claire Coudray au 20H de TF1.
Les principales informations :
- Michel Barnier s'est exprimé au 20H de TF1 ce vendredi
- Le nouveau Premier ministre a entamé des consultations pour constituer son futur gouvernement
- Le groupe macroniste à l'Assemblée, emmené par Gabriel Attal, n'exclut pas d'y participer sans "blocage", ni "soutien inconditionnel"
Barnier fixe ses priorités : immigration, travail, dette et services publics
Le nouveau Premier ministre Michel Barnier a fixé vendredi parmi ses priorités de "maîtriser les flux migratoires avec des mesures concrètes", revaloriser le travail et ne pas augmenter la dette de la France, dans sa première interview sur TF1. Le chef du gouvernement a également cité les services publics qui "sont aussi un besoin immense dans les quartiers urbains, mais dans les campagnes aussi", reprenant ainsi les grandes lignes du "pacte législatif" présenté par son parti Les Républicains en juillet, dont il a besoin du soutien à l'Assemblée.
"Le président va présider et le gouvernement gouverner", assure Barnier
Le nouveau Premier ministre Michel Barnier a déclaré vendredi soir sur TF1 que l'exécutif entrait dans une "nouvelle époque" et assuré que "le président (allait) présider et le gouvernement gouverner". "Le gouvernement est responsable, il y a une indépendance. Le gouvernement gouvernera et je le ferai en bonne intelligence avec le président de la République naturellement", a-t-il déclaré sur TF1 en promettant de "nouvelles méthodes".
"Les Français ont envie et besoin de justice"
Michel Barnier ne s'interdit pas de mettre en place "une meilleure justice fiscale". Et met l'accent sur la croissance "qui vient des entreprises, des agriculteurs, des pêcheurs…". "On a plein d'atout, il faut être lucide et dire la vérité", assure-t-il. Interrogé sur le déficit public, il déclare : "Je vais (m') efforcer, avec les différents ministres qui seront nommés, de mieux maîtriser, de mieux utiliser l'argent public et de m'appuyer sur des services publics, parce que nous avons besoin de services publics efficaces".
"Ouvrir un débat" pour une "amélioration" de la réforme sur les retraites
Le nouveau Premier ministre Michel Barnier a déclaré vendredi sur TF1 vouloir "ouvrir le débat" pour une "amélioration" de la réforme controversée sur les retraites sans pour autant "tout remettre en cause". "Je vais ouvrir le débat sur l'amélioration de cette loi pour les personnes les plus fragiles et je le ferai avec les partenaires sociaux", a affirmé Michel Barnier qui s'est refusé à dire s'il reviendrait sur le report de l'âge légal de départ à 64 ans, mais s'est dit soucieux de respecter "le cadre budgétaire".
"Je m'exprimerai devant l'Assemblée nationale et aussi au Sénat dans les prochaines semaines sur ce sujet qui est très grave. On ne va pas tout remettre en cause. Cette loi a été votée dans des conditions très difficiles. Elle a exigé des débats", a-t-il rappelé.
"Je n'ai pas eu de discussions avec Mme Le Pen", affirme Michel Barnier
"Je n'ai pas grand-chose de commun avec les thèses et idéologies du Rassemblement national", défend le nouveau locataire de Matignon qui rappelle que la voix des "11 millions" d'électeurs du RN "compte". Dans sa première interview en tant que chef du gouvernement, l'ancien ministre de droite a justifié sa nomination à Matignon par sa "capacité de négocier, de mettre des gens ensemble, de les respecter, de les écouter".
Barnier n'exclut pas la gauche de son prochain gouvernement
Le nouveau Premier ministre se dit disposé à ouvrir son gouvernement à "des gens de gauche". "Je me suis toujours fait une idée de mon pays. C'est le moment que chacun se retrousse les manches", déclare Michel Barnier qui estime qu'"on n'a peut-être pas assez travaillé collectivement" et assure qu'il respectera "toutes les forces politiques" et que "tous les citoyens sont importants".
"Je n'ai pas de plan de carrière", assure Michel Barnier au 20 heures de TF1. Le nouveau Premier ministre rappelle "les dossiers difficiles" qu'il a eu à traiter au niveau de sa carrière, notamment au niveau européen où il fut négociateur de l'UE pour le Brexit.
Michel Barnier salue des discussions "pleines d'énergie"
Interrogé par l'AFP pour savoir comment se passaient ces discussions en vue de la constitution d'un gouvernement, Michel Barnier a répondu "très bien, pleines d'énergie". Le Premier ministre quittait Matignon pour se rendre à l'Élysée pour un rendez-vous de travail avec le président Emmanuel Macron, après avoir reçu Gabriel Attal pour le groupe macroniste et les responsables de la droite, Laurent Wauquiez, Bruno Retailleau et le président du Sénat Gérard Larcher.
Le premier d'entre eux a indiqué que LR conditionnerait sa participation au gouvernement au programme établi tandis que le groupe macroniste à l'Assemblée, emmené par Gabriel Attal, n'exclut pas d'y participer sans "blocage", ni "soutien inconditionnel".