Après François Fillon lundi, c'est au tour de Jean-Luc Mélenchon. Le candidat de la France insoumise a été mercredi l'invité de la Matinale spéciale présidentielle de 7h30 à 9 heures. Il a répondu aux questions de Thomas Sotto, Fabien Namias et Natacha Polony avant de rire de bon coeur avec la Revue de presque de Nicolas Canteloup. Retour sur les moments forts de cette matinale.
Les cinq phrases à retenir :
"Les socialistes seront les bienvenus" auprès de Jean-Luc Mélenchon
Avec lui, "même le président de la République pourra être révoqué"
"On ne fait pas l'Europe sans la France"
"Quand on n'est pas content de la justice, il faut changer les lois, pas mettre en cause les juges"
"Je suis hostile au voile mais je ne suis pas pour l'interdire dans la rue"
#Renault : Face au scandale en puissance des moteurs présumés truqués, révélé par Libération, Jean-Luc Mélenchon commence par esquiver : "Je punirais d'abord Laffarge car il a collaboré avec l’ennemi et financé les groupes djihadistes. Les entreprises doivent réapprendre qu’il y a une morale collective". Quant à Renault, "si le scandale est avéré, je ne peux pas approuver l’idée qu’un responsable puisse violer la loi. Carlos Ghosn coûte très cher. Peut-être qu’il y a des patrons qui coûtent moins cher et qui pourraient être aussi performants que lui."
#PartiSocialiste : Jean-Luc Mélenchon pourrait-il gouverner avec des socialistes ? "Ça va de soi". "Les socialistes seront les bienvenus", détaille le candidat, qui ne veut en revanche pas "Madame El Khomri, ni Valls".
#Laïcité : Quel est l'avis de Jean-Luc Mélenchon sur la décision de la cour de justice de l'Union européenne, mardi, d'autoriser une entreprise à interdire le port de signes religieux ? "Je pense qu'elle met tout le monde à l'aise", a-t-il indiqué avant de préciser son point de vue personnel. "Je suis hostile au voile mais je ne suis pas pour l'interdire dans la rue". "Oui à la neutralité du service public" a tranché le candidat à la présidentielle.
#VoteUtile : Dernièrement, la question du vote utile pour faire barrage à Marine Le Pen a germé dans le débat public. Mais Jean-Luc Mélenchon n’en veut pas : "Le moindre mal, c’est le mal quand même. Les gens en ont plein le dos [du vote utile]. Les gens comme moi n’ont envie de manger ni du Macron ni du Le Pen."
#Avortement : Oui, si Jean-Luc Mélenchon était élu, le "droit à l’avortement" serait constitutionnalisé. Mais, dit-il, "on peut être contre et pour autant reconnaître cette liberté." Il faut "que cette question sorte du débat public", juge-t-il.
#République : Questionné sur la VIème République qu'il propose, Jean-Luc Mélenchon a détaillé sa feuille de route : "Une nouvelle assemblée serait constituée après un tirage au sort. De l’autre côté, il y aurait l’Assemblée nationale qui fera son travail. Quand la constituante aura terminé, ce sera à elle de prendre le pas. Comme le mal est profond, il faut que le peuple tout entier s’implique. A mon avis, il y en a au moins pour un an", estime le candidat. Ce dernier plaide par ailleurs "pour un droit de révocation des élus en cours de mandat. Même le président de la République pourra être révoqué."
#Europe : "Il faut la changer, c’est le plus important", explique Jean-Luc Mélenchon. "Quand on interdit l’harmonisation sociale, tout le monde est en concurrence avec tout le monde. Si on ne change pas ça, l’Europe va s’effondrer", analyse-t-il encore. Quant à sa volonté pour le pays et l'UE : "On ne fait pas l'Europe sans la France. Jamais je ne prendrai la décision [sur la sortie de l'euro, NDLR] tout seul. Je débuterai une discussion puis un référendum".
#Ouvriers : "60% des ouvriers ne votent pas car ils ne se sentent pas représentés par ceux qui sont là. Ce n’est pas vrai que la classe ouvrière vote à l’extrême droite !" s'est exclamé le candidat de la France insoumise. Quelle est la raison de ce dégoût de la politique ? "Ils sont écœurés par un système politique et médiatique qui les révulsent. S’il y a des gens qui votent FN, il va falloir que vous vous y fassiez car ce sont vos enfants !" a fini par lancer Jean-Luc Mélenchon.
#ClauseMolière : Sur les chantiers, une clause oblige désormais les ouvriers à parler le français. "Une d'hypocrisie totale" a d'abord tonné Jean-Luc Mélenchon. "Le problème, c'est d'abord le respect du code du travail. Les travailleurs détachés, les deux partis ont voté l'application des directives." Il a ensuite précisé sa position sur ce domaine : "Je m'oppose au statut de travailleurs détachés, on peut parler de délocalisation sur place. Si on les fait venir, c'est parce qu'ils coûtent moins cher. Moins cher, cela équivaut a de la souffrance pour quelqu'un."
#FrançoisFillon : Jean-Luc Mélenchon a réprouvé la position de certains Républicains qui estiment que les affaires ne doivent pas polluer la campagne : "Il ne peut pas y avoir un temps pour la justice et un temps pour le reste. Ce n'est pas un tribunal populaire, la France. Sa formule n'est pas bonne du tout", a-t-il affirmé ? Faudrait-il mettre en cause la justice ? "Quand on n'est pas content de la justice, il faut changer les lois, pas mettre en cause les juges", a rétorqué le leader de la France insoumise.
#JeuVidéo : Jean-Luc Mélenchon a fait du jeu vidéo un des principaux axes de son programme culturel. "Jouer, ce n’est pas perdre son temps, c’est en gagner. (…) Même avec les jeux que j’aiment pas, comme Assassin’s Creed, qui est très beau." Le leader de la France insoumise, qui tient sa chaîne YouTube avec une vidéo hebdomadaire, propose la création d’un "centre national du jeu vidéo. Je mettrai le paquet pour cette filière". Évoquant une possible “taxe sur les manettes”, il veut "que la France soit à l’avant-garde" de la filière.