La candidate du RN à la présidentielle Marine Le Pen a appelé jeudi à "faire barrage" à Emmanuel Macron et "cette caste qui nous gouverne avec arrogance", se présentant comme la candidate du "peuple face à l'oligarchie" lors de son premier meeting d'entre-deux-tours à Avignon. "Le 24 avril, si les Français ont à faire barrage c'est au retour d'Emmanuel Macron", a lancé la candidate d'extrême droite, en veste rouge, devant une salle de quelque 4.000 militants selon les organisateurs.
Dans une anaphore, Marine Le Pen a appelé à "faire barrage à un nouveau quinquennat de désolation sociale et de déconstruction nationale", à "faire barrage à cette caste qui nous gouverne avec arrogance, ce pouvoir de quelques-uns au bénéfice de quelques-uns, ce pouvoir de l'entre-soi où règnent cooptation, népotisme qu'illustrent parfaitement les affaires, MSC, Mc Kinsey et bien sûr Alstom". Elle a fustigé un "quinquennat de mépris et d'inutiles tensions", critiquant certaines expressions du président sortant comme "ceux qui ne sont rien".
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"Ces mots sont d'une violence symbolique terrible. Ce sont les mots d'un pouvoir sans empathie qui suppose une relation avec le peuple envisagée comme un rapport de force, comme la mise en concurrence et même en opposition de tous contre tous, comme l'écrasement des faibles", a-t-elle jugé.
"Ce rendez-vous du 24 avril met face à face le bloc populaire contre le bloc élitaire", a-t-elle encore dit, reprenant une terminologie du politologue Jérôme Sainte-Marie, très écouté par l'extrême droite.
Marine Le Pen plaide pour le référendum d'initiative populaire
La présidentielle oppose "le bloc de ceux attachés à la Sécurité sociale, contre le bloc de ceux attachés au pouvoir de l'argent" et le "peuple contre l'oligarchie", a-t-elle lancé. "La protection, c'est la santé ! Et je réintégrerai les 15.000 soignants expulsés comme des malpropres et je leur verserai les salaires dont ils ont été injustement privés", a-t-elle promis.
Elle a aussi défendu le référendum d'initiative populaire pour "donner corps aux légitimes revendications des mouvements de rue injustement réprimés comme les Gilets jaunes".
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La candidate du RN s'est à nouveau adressée aux "patriotes de droite, de gauche ou d'ailleurs", alors que l'électorat de l'insoumis Jean-Luc Mélenchon est très convoité. Marine Le Pen tient ce meeting à Avignon, une ville qui avait placé Jean-Luc Mélenchon en tête au premier tour, mais dans un département du Vaucluse très favorable au RN.
Une heure avant que la candidate prenne la parole, quelque 200 à 300 personnes avaient défilé à travers Avignon pour exprimer leur rejet de l’extrême droite. "À bas le Front National, F comme fascistes, N comme nazis", criaient les manifestants qui tenaient des drapeaux des syndicats Sud ou Solidaire, de l’Action antifasciste et même de l'Ukraine.