Il affirme être devenu "une cible". Sur le plateau de BFM TV, mardi soir, Laurent Wauquiez s'est exprimé sur les enregistrements qui ont fuité de ses cours à l'EM Lyon, jeudi et vendredi dernier, dans lequel il accusait Nicolas Sarkozy d'avoir placé sur écoute ses ministres et critiquait Alain Juppé, Valérie Pécresse ou Gérald Darmanin. Dénonçant "des méthodes de voyou", le président des Républicains a annoncé qu'il allait "porter plainte et saisir le CSA".
Wauquiez "assume". Cette affaire "ne m'impressionne pas, ça ne fera pas reculer ma détermination", a dit le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Se présentant comme une "cible", il a refusé de se livrer à un exercice de contrition, concédant seulement une personnalité "sans doute un peu trop directe" ainsi que l'"erreur" de ne pas avoir "mesuré le degré de manipulation et de violence" dont ont fait preuve, selon lui, les journalistes de Quotidien. "Je viens sur ce plateau ici pour vous montrer que je suis parfaitement capable d'assumer la totalité des propos" diffusés, a-t-il ajouté.
"J'ai fait le choix d'une parole libre et je ne renoncerai pas", assure Laurent Wauquiez pic.twitter.com/1zbf6qNl69
— BFMTV (@BFMTV) 20 février 2018
Des regrets sur Sarkozy. Laurent Wauquiez a dit regretter seulement les propos tenus à l'encontre de Nicolas Sarkozy. "Je lui ai présenté mes excuses", a-t-il souligné. "Je n'ai jamais sérieusement pensé que Nicolas Sarkozy écoutait ses ministres", a poursuivi le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, une manière de revenir sur ses allégations formulées devant les étudiants. La sortie sur Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France et rivale au sein de LR, qui se ferait une spécialité de faire des "conneries", relève par ailleurs du simple "trait d'humour", a argué Laurent Wauquiez.
"Je n'ai pas insulté les Français". Pour le reste, il a maintenu ses propos au nom de sa "liberté de parole", y compris sur Alain Juppé qui a selon lui "cramé la caisse" en augmentant les impôts à Bordeaux. "Je n'ai pas insulté les Français, je ne suis pas Emmanuel Macron", a-t-il par ailleurs revendiqué pour répondre au président de l'Assemblée nationale François de Rugy. Il a aussi réfuté "un double langage" qu'il aurait notamment sur Gérald Darmanin, accusé d'abus de faiblesse et devenu selon Laurent Wauquiez un "Cahuzac puissance 10" et qui finirait par "tomber". Selon lui, certains responsables politiques s'abritent "un peu trop facilement derrière la présomption d'innocence".
"Il aurait été digne de la part de Darmanin de se retirer", estime Wauquiez pic.twitter.com/aDsfStpQKG
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Nouvelle attaque envers Quotidien. Pour Laurent Wauquiez, le journaliste de TMC "s'est livré à une manipulation, et a tendu une embuscade (…) Il n'a pas fait un travail d'enquête, il a contacté les élèves en amont, il a manipulé l'un d'entre eux pour le convaincre d'enregistrer ces propos dans mon dos et à mon insu, pour ensuite en sortir ces extraits, dans une rupture totale du contrat de confiance" conclu avec les élèves. Privilégiant l'attaque à la défense, l'ancien député a annoncé qu'il portait plainte pour dénoncer ce qu'il qualifie de "méthodes de voyous" de la part des journalistes de Quotidien et qu'il allait saisir le Conseil supérieur de l'audiovisuel. Mais "en aucun cas", a-t-il assuré, il ne s'inspire du président américain Donald Trump, coutumier des déclarations polémiques.
Laurent Wauquiez estime être la "cible" d'un "procès médiatique" pic.twitter.com/BNS6G0FT2w
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