C'est un début de polémique qui ne passe pas inaperçu. En pleine crise à Mayotte, quelques heures après le passage du cyclone Chido, François Bayrou s'est rendu à Pau, pour présider le conseil municipal de la ville. 

Malgré sa nomination à Matignon qu'il souhaitait ardemment, le Premier ministre met un point d'honneur à rester un élu local. Alors, François Bayrou fait le grand écart entre les fonctions. Après avoir participé à distance à la cellule interministérielle de crise, c’est depuis le Conseil municipal de Pau qu’il évoque ce soir la situation à Mayotte.

Changement de veste

"Les dégâts sont absolument considérables. Les dégâts humains sont très difficiles à apprécier", confie-t-il devant les élus de la ville. Puis, après avoir abordé ce point, le Premier ministre enfile son costume de maire comme si de rien n’était. 

"Je vous proposerai que nous votions une subvention de 25.000 euros" pour aider le département d'Outre-mer, ajoute-t-il. "Si toutes les villes de France (faisaient cela ndlr), ça serait déjà le départ de quelque chose, d'une aide", prône François Bayrou. 

Une stratégie qui irrite

Et la stratégie du président du MoDem est claire : ne pas abandonner l'hôtel de ville de Pau. "Comme vous le savez, pour les membres du gouvernement, c'est autorisé (de cumuler des mandats ndlr), pour les parlementaires, ce n'est pas le cas. Mais je pense qu'il faut que ce débat soit repris. Les relations entre les responsables du pouvoir et la base ne peuvent pas être séparées comme elles le sont" insiste-t-il. 

Le nouveau Premier ministre prône le cumul des mandats, quand Edouard Philippe ou encore Jean Castex avait lâché leur fauteuil au Havre et à Prades. Un détail que n'a pas hésité à souligner un conseiller municipal écologiste de Pau, Jean-François Blanco, qui juge que François Bayou "n'a pas sa place". "Votre première mission, Monsieur le Premier ministre, c'est de prendre l'avion et d'aller à Mayotte, ne serait-ce que de façon symbolique."