Le président de LR Eric Ciotti demandera à Emmanuel Macron un référendum sur l'immigration mercredi lors d'une rencontre du chef de l'État avec les dirigeants des partis, a-t-il annoncé dimanche au Cannet, où il a fustigé "l'indécence" de Gérald Darmanin et réitéré son soutien à Laurent Wauquiez. "Nous devons redonner sans délai la parole au peuple par le référendum !", a proclamé le numéro un du parti Les Républicains pour sa rentrée politique devant près de 2.000 personnes, dans une salle où il s'était replié en raison des intempéries dans les Alpes-Maritimes.
"Nous ne jouerons pas les premiers violons de la symphonie de l'immobilisme !"
Dans son fief, Eric Ciotti a fait son entrée au son des "Lacs du Connemara", le titre de Michel Sardou récemment critiqué par la chanteuse Juliette Armanet qui a dit notamment : "C'est de droite, rien ne va". Il était accompagné par les principaux ténors des Républicains, parmi lesquels Laurent Wauquiez, Bruno Retailleau ou Rachida Dati.
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Dans un discours très à droite sur le régalien et libéral sur l'économie, Eric Ciotti a dénoncé tour à tour la "débâcle" actuelle des hôpitaux, des écoles, des finances publiques et de "l'ordre républicain", ainsi que les "ravages" de l'immigration. Devant ses partisans, le député a dévoilé les propositions qu'il présentera mercredi à Emmanuel Macron, qui a invité tous les partis politiques à une grande réunion afin de travailler à des décisions dépassant les clivages.
Il demandera tout d'abord un référendum sur la proposition de loi constitutionnelle sur l'immigration déposée par son parti au printemps. "Nous ne jouerons pas les premiers violons de la symphonie de l'immobilisme !", a prévenu Eric Ciotti. Le patron de la droite demandera aussi le renforcement de la sécurité et de la justice, la suppression de tous les "droits pour les clandestins", l'uniforme obligatoire à l'école et au collège, la suppression des allocations pour "les parents ayant manqué à leurs devoirs".
Soutien à Wauquiez
Concurrencé par la rentrée politique simultanée du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin à Roubaix, qui ne cache plus ses ambitions pour 2027, Eric Ciotti a taclé sans le citer l'ex-LR, adoubé par Nicolas Sarkozy. "Avant de songer à la succession, qu'ils songent à gouverner !", a-t-il déclaré, voyant dans "les divisions et les querelles d'ambitions qui agitent le gouvernement (...) une forme d'indécence face à la gravité du moment".
Dans une réponse à peine voilée à Nicolas Sarkozy qui a émis des doutes sur la stratégie de Laurent Wauquiez, Eric Ciotti a réitéré son soutien au président d'Auvergne-Rhône-Alpes. "L'espérance, cher Laurent, je le redis, avec force, tu l'incarnes par ton talent, ta vision et ton courage", a-t-il assuré.