La guerre contre les narcotrafiquants est-elle perdue ? À Marseille, les magistrats de la cité phocéenne en sont convaincus et l'ont dit au Sénat au début du mois. Un point de vue qui ne passe pas du tout auprès du gouvernement qui vient de lancer l'opération "place nette XXL". Lors de sa visite sur le terrain en début de semaine, le ministre de la Justice s'est livré à une petite explication de texte tendue avec les magistrats.
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"Je n’aime pas les discours de défaitisme"
Cette intervention interroge les magistrats sur le principe de la séparation des pouvoirs. Mardi à Marseille, Éric Dupond-Moretti fulmine devant les magistrats : "Je n’aime pas les discours de défaitisme", s’agace le garde des Sceaux, qui leur reproche d’avoir présenté un tableau trop sombre de la lutte contre le trafic de drogue.
Le constat dressé devant la commission d’enquête du Sénat le 6 mars dernier était, il est vrai, sans appel, mais les propos ont été tenus sous serment. "Pour employer un terme un peu trivial, ça a été une remontée de bretelles. De la part de l’exécutif, c’est évidemment contraire au principe de la séparation des pouvoirs. Je trouve que les magistrats ont été courageux, ils ont dit la vérité, et depuis, je peux vous dire, que nous avons une foule de magistrats qui nous disent 'ce qui a été dit dans cette commission d’enquête, c'est la vérité, et prenez-la comme tel'", affirme Etienne Blanc, le président de la commission d’enquête.
La hausse du budget du ministère de la Justice ne convainc pas
Face aux accusations de manque de moyens, Éric Dupond-Moretti rappelle l’augmentation record de 60% du budget du ministère depuis 2017. Une hausse qui va dans le bon sens selon plusieurs magistrats, mais qui ne suffit pas selon eux à combler le déficit stratégique de la lutte contre le trafic de drogue.