Evasion de Mohamed Amra : «déficit» de communication entre les autorités judiciaires, pénitentiaires et les enquêteurs

© Loïc Venance/AFP
  • Copié
avec AFP // Crédit photo : Loïc Venance/AFP
Un rapport de l'Inspection général de la justice consacré à l'évasion sanglante de Mohamed Amran, en mai dernier, pointe du doigt un "déficit" de communication entre les différentes autorités judiciaires, pénitentiaires et les enquêteurs dans l'évasion 

Un "déficit" de communication entre les différentes autorités judiciaires, pénitentiaires et les enquêteurs est pointé du doigt jeudi dans un rapport de l'Inspection générale de la justice (IGJ) consacré à l'évasion sanglante mi-mai de Mohamed Amra au cours d'un transfert pénitentiaire. Deux agents de l'administration pénitentiaire avaient été tués et trois autres blessés, dont deux grièvement, lors de l'attaque ultra-violente de leur fourgon le 14 mai au péage d'Incarville (Eure).

"L'analyse de la coordination et du partage d'informations entre l'ensemble des services et autorités ayant eu à connaître des activités illicites de Mohamed Amra révèle un fort cloisonnement", écrivent les auteurs du rapport. Le multirécidiviste, impliqué dans des trafics de stupéfiants, est toujours recherché par la police, en France et à l'étranger.

 

"La coordination concrète des différents acteurs a pâti d'un déficit de centralisation et d'analyse"

Dans son document de 61 pages, dont certains passages liés au respect du secret des investigations en cours ou au fonctionnement des services de renseignement ont été occultés, l'IGJ souligne que "les modalités de gestion de la détention de Mohamed Amra", un trentenaire qui a basculé progressivement de "la moyenne délinquance" au "grand banditisme", "ont évolué vers un renforcement progressif" en raison de "l'évolution des éléments judiciaires connus des établissements et des incidents disciplinaires relevés à son encontre".

Toutefois, "la coordination concrète des différents acteurs relativement à la situation de Mohamed Amra a pâti d'un déficit de centralisation et d'analyse susceptible de révéler son réel profil, à tel point qu'il a été considéré par chaque autorité judiciaire comme un détenu ordinaire" et non comme un détenu particulièrement signalé.

Le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti, qui avait confié fin mai une enquête à l'IGJ, a souligné auprès de l'AFP que le rapport formulait 17 recommandations "pour répondre au besoin impérieux d'améliorer le partage d'information entre les services enquêteurs, l'autorité judiciaire, l'administration pénitentiaire et les services de renseignement".