C'est une page qui se tourne, et la suivante a peut-être déjà commencé à s’écrire. Jean-Claude Gaudin a annoncé qu'il ne se représenterait pas à la mairie de Marseille. Et c'est une femme qui est désormais en pole position pour prendre sa succession : Martine Vassal, 56 ans, tout juste élue jeudi dans le fauteuil de son mentor à la tête de la métropole Aix-Marseille-Provence.
Devenue du même coup l’une des femmes politiques les plus influentes de France, cette ancienne conseillère générale des Bouches-du-Rhône devance actuellement tous les potentiels candidats LR à la mairie. Elle arriverait même largement en tête du premier tour avec 34% des voix, si l'élection devait avoir lieu aujourd'hui, selon un sondage de l'Institut Elabe pour La Tribune-Europe 1 publié vendredi.
"Martine Vassal semble ratisser large". Ses potentiels adversaires restent à bonne distance, toujours selon cette enquête. Jean-Luc Mélenchon, s'il se présentait, plafonne à seulement 19%. La République en marche n'arriverait qu'en troisième position dans l'hypothèse d'une candidature de Christophe Castaner, avec 17% des intentions de voix, juste devant le Rassemblement national (ex-Front national), donné à 15%.
"On est à deux ans des élections, il peut encore se passer beaucoup de choses, mais Martine Vassal semble ratisser large. Elle attire des électeurs du Front national", relève auprès d'Europe 1 Bernard Sananes, président de l'Institut Elabe. "Ce qui est intéressant, c'est que la personnalité de Martine Vassal est moins clivante que celle de son potentiel concurrent au sein de LR, Renaud Muselier (crédité de 27,5% des voix au premier tour, ndlr)", poursuit le sondeur. "Plus d'un Marseillais sur deux considère qu'elle serait un bon maire", souligne-t-il.
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Le soutien de Jean-Claude Gaudin. Le rassemblement qui semble s'opérer autour de la nouvelle présidente de métropole a de quoi réjouir Jean-Claude Gaudin, à l'heure où les divisions n'en finissent plus de miner sa famille politique. "Quand LR fait la démonstration de l'unité autour de Martine Vassal, c'est déjà pas si mal que ça", salue l'édile. "Je l'aiderai de mon mieux, à la place qui est la mienne", promet-il.
Si la dauphine du maire coiffe largement les autres candidats potentiels à l'hôtel de ville, elle se garde bien de lever le voile sur ses ambitions, mais sait donner le ton : "Moi, je suis née à Marseille. Cette ville, je l'aime, je l'ai viscéralement rivée au corps", fait-elle valoir quand on l'interroge. Pourtant, dès qu'il est question de ses intentions en 2020, elle balaye aussitôt : "À chaque jour suffit sa peine."
Les insoumis en embuscade. Du côté de La France insoumise, désormais deuxième force politique de la ville, l'heure est aussi à la jubilation, mais pour d'autres raisons. Sophie Camard, suppléante de Jean-Luc Mélenchon, est en effet ravie de voir la majorité présidentielle reléguée derrière son parti. "La France insoumise s'ancre dans le paysage marseillais, tandis que La République en marche s'effondre", salue-t-elle. "C'est la baudruche qui éclate. Ce mouvement n'a pas su imposer de nouvelles figures, leurs députés ne font pas parler d'eux. En marche au pied du mur !", ironise l'insoumise.