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William Molinié // Crédit photo : VYACHESLAV MADIYEVSKYY / NURPHOTO / NURPHOTO VIA AFP , modifié à
Depuis l'invasion de la Russie en Ukraine, la France a formé en Pologne, en Roumanie, mais aussi sur son territoire plus de 10.000 militaires ukrainiens. Parmi eux, 200 jeunes officiers, sont passés entre les mains expertes des instructeurs français depuis 18 mois. Europe 1 a pu suivre en exclusivité pendant une journée la formation de ces officiers. 

Depuis février 2022 et l'invasion de l'Ukraine par la Russie, la France a formé plus de 10.000 militaires ukrainiens. Principalement en Pologne et en Roumanie, mais aussi en France. 200 jeunes officiers, tous volontaires engagés dans l'armée de Kiev, ont une vingtaine d'années et sont en fin de scolarité militaire, l'équivalent, pour nous Français, de l'école de Saint-Cyr, soit la jeune élite militaire de Kiev. 

"On leur transmet nos manières de faire, notre expérience et notre culture tactique"

La formation de ces soldats se déroule dans un lieu sensible, et donc tenu secret. Dans cette base, se relaient depuis 18 mois, des militaires aux couleurs de l'Ukraine. Ce matin-là, le chef de section passe ses ordres. L'instructeur français le corrige immédiatement : "Sauf que ça, ce n'est pas sa zone". 

Pendant trois semaines, ces 21 jeunes officiers ukrainiens ont peaufiné leur tactique militaire. "On attend qu'ils diffusent des ordres clairs à leurs subordonnées, qu'ils conduisent cette mission du mieux possible, en évitant bien évidemment les destructions et en décelant l'ennemi au fur et à mesure de leur progression", explique le chef de section. 

L'objectif du colonel en charge de la formation, leur donner les clés pour surprendre les Russes lors de leurs futures manœuvres. "Il faut qu'ils se différencient de leurs adversaires. On leur transmet nos manières de faire, notre expérience et notre culture tactique", détaille-t-il. 

Agilités, autonomie, prise d'initiative... Le commandement à la française a ceci de particulier, qu'à chaque échelon, le subordonné doit s'interroger sur la volonté de son chef. De sorte que sur le champ de bataille, la mission se poursuive, même en cas de rupture des communications.