Christophe Nobili, journaliste à l'origine de l'enquête sur Penelope Fillon parue dans Le Canard enchaîné, a battu en brèche les accusations de manipulation. "On est abreuvé de mails de théories conspirationnistes, on nous dit 'ça tombe maintenant, vous l'aviez déjà sous le coude, vous êtes en train de torpiller une candidature'…" mais "le calendrier électoral ne dicte pas un calendrier médiatique". "Quand on a une information, on la sort", a dit sur France Inter le coauteur de l'enquête du Canard.
"Ces analyses de comptoir sont reprises par des confrères, c'est désespérant. (…) Le seul qui a instrumentalisé cette enquête finalement, si je puis dire, c'est François Fillon lui-même. Parce que dans sa déclaration de revenus (à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique, ndlr) il y a un flou, ce n'est pas carré. Et parce que dans ses déclarations à TF1 jeudi soir (la semaine dernière, ndlr), il y a trois mensonges", a affirmé le journaliste. "Il y a : 'mes enfants étaient avocats, ils ont eu des missions précises'. On s'aperçoit qu'ils n'étaient pas avocats et que c'était du salariat. Quand ce n'est pas Penelope Fillon qui est attachée parlementaire, ce sont ses enfants. Il nous dit qu'elle n'a pas travaillé avant 1997. On creuse un petit peu et puis on s'aperçoit que finalement si, elle a été attachée parlementaire en 88, en 89, en 90...", a-t-il notamment souligné.
"Le fantasme sur les sources" des révélations de l'affaire. Christophe Nobili a également déploré le "fantasme" sur les sources "qui est alimenté par des responsables politiques et par des confrères, si prompts à dénoncer le complotisme en période d'attentat, et là, la première chose qu'on fait quand une enquête sort, c'est de crier au complot."
Le Canard enchaîné n'a pas publié les documents dont il dispose afin de protéger ses sources, a-t-il aussi expliqué. "On a eu beaucoup de documents. Il faut aussi brouiller les pistes (…). Certains documents, si vous les publiez, vous pouvez donner une indication sur la provenance", a-t-il dit. Il a aussi assuré que le journal satirique n'avait reçu "aucune pression" politique.