L’assassinat d'un couple de policiers à Magnanville lundi soir rappelle à quel point la menace terroriste est présente en France. Face à cet acte odieux, les ténors de la droite se sont précipités pour réclamer du gouvernement des mesures répressives plus fortes, mais pour l'ancien Premier ministre François Fillon, invité d'Europe 1 mercredi matin, "il faut surtout une mobilisation internationale plus importante car il manque une prise de conscience du caractère mondial de la menace terroriste qui pèse sur nous".
"Le juge doit pouvoir priver quelqu’un de liberté". C'est dans le contexte d'attentats à Orlando et Magnanville que Barack Obama et François Hollande se sont appelés mercredi soir. Alors qu’ils se sont promis plus de coopération, François Fillon a déploré jeudi matin sur Europe 1 que, "pour l’heure, il n’y a que le camp occidental qui combat le totalitarisme". Selon lui, "tous les Etats ont intérêt à combattre ce totalitarisme". "Puisque nous sommes en guerre, et c’est ce que répète le gouvernement, l’Etat a un ennemi. Il faudrait donc que toutes les personnes qui ont un rapport avec cet ennemi soient arrêtées, interrogées et jugées or, très peu le sont aujourd’hui", a déploré le candidat à la primaire des Républicains avant d’ajouter qu'"il y a des dispositions du code pénal qui doivent être employées aujourd’hui pour permettre cela. A partir du moment où il y a un lien avec l’ennemi, le juge doit pouvoir priver quelqu’un de liberté".
"Les moyens sont insuffisants". François Fillon a également exprimé sa crainte que ce genre d’attaques terroristes ne se reproduise. "Tous les jours à Beyrouth, à Bagdad, dans les capitales africaines c’est une véritable guerre. Il faut donc nommer les choses, nous sommes face à Daech, un Etat qui a les moyens d’un véritable Etat. Il est combattu mais les moyens qui sont déployés sont insuffisants", a-t-il regretté. François Fillon a donc exprimé son souhait que, "le code pénal soit appliqué et que les peines soient purgées".
"Pas de Guantanamo en France". Pour autant, François Fillon ne rejoint pas les propos d'Eric Ciotti, qui souhaite que toutes les personnes fichées S soient incarcérées. "Il ne faut pas créer de Guantanamo en France et il ne faut pas mettre dans des camps de rétention des milliers de personnes sans aucun discernement, ce n’est pas la solution. La solution est l’application stricte du code pénal. Il faut maintenir l’état de droit tout en étant plus sévère", a ainsi martelé l'ancien Premier ministre.