L'ancien bras droit de Marine Le Pen Florian Philippot a étrillé dimanche soir le congrès se voulant de refondation du Front national, estimant que le discours de Marine Le Pen a renoué avec "tous les clichés de l'extrême droite". Se disant "très pessimiste" pour un parti "qui a fait son temps" et dont il a claqué la porte en septembre, il a exprimé sur BFMTV "un peu de peine" pour les militants et les élus qui y sont restés.
"Retour en arrière". Le nouveau nom choisi par Marine Le Pen, "Rassemblement national", "symbolise ce retour en arrière", a estimé Florian Philippot. "Rassemblement national" fait écho au nom du groupe parlementaire frontiste à l'Assemblée nationale entre 1986 et 1988, "Front national-Rassemblement national". Trente ans plus tôt, le Rassemblement national avait aussi été le nom d'un parti, alors présidé par l'avocat d'extrême-droite Jean-Louis Tixier-Vignancour.
"Filiation avec la Grèce et la Nouvelle droite". Pour Florian Philippot, le discours de clôture de la présidente du parti, qui a fustigé notamment "l'errance" d'Emmanuel Macron, "n'est pas du tout le discours par lequel Marine Le Pen a été élue à la tête du Front en 2011". Il lui a notamment reproché de négliger de parler de "justice sociale", ou "d'environnement" ou encore "d'écologie", dans un texte écrit selon lui par son conseiller spécial et beau-frère Philippe Olivier, démontrant une "filiation avec le Grèce et la Nouvelle droite", un courant de l'extrême droite remontant à la fin des années 1960. Il a aussi fustigé l'invitation faite à Steve Bannon, incarnation de la droite américaine la plus dure, "dont même Trump s'est débarrassé pour extrémisme".