Marine Le Pen, présidente du Front national, a assuré vendredi qu'elle "continuerait" à porter sa ligne politique, la même "depuis 2002", alors que Florian Philippot, qui a quitté le parti jeudi, accuse le FN de "retour en arrière terrible".
"Entendre, analyser les résultats". "Quand (Florian Philippot) dit que son départ va entraîner un changement de ligne, c'est juste faux", a affirmé sur BFM TV-RMC Marine Le Pen. Si elle est réélue présidente du FN lors du prochain congrès en mars, à Lille, "cette ligne que je porte depuis 2002 continuera à être portée", a garanti Marine Le Pen. "Mais ça veut pas dire qu'il ne faut pas entendre, analyser les résultats d'une élection, écouter les inquiétudes", a-t-elle aussi souligné, prenant l'exemple de la perception d'une "procédure brutale, trop rapide" quant à la manière dont le FN veut sortir de l'euro.
"Faux, déloyal et diffamatoire". Au séminaire FN des 21 et 22 juillet, Florian Philippot "dit 'il y a un changement de ligne', mais on a fait un communiqué que tout le monde a voté, y compris lui, il peut pas dire que nous abandonnons la souveraineté", s'est-elle offusquée. "J'ai envie de dire à Florian: 'tu peux partir (...), mais accuser le FN de choisir une ligne qui est une régression (...), c'est non seulement faux, déloyal et diffamatoire'", a-t-elle fustigé. Et d'ajouter: "Je sais bien que dans la vie politique française, quand on veut se débarrasser de son chien, on l'accuse d'être d'extrême droite...".
"Ce n'est pas digne". Pour elle, d'ailleurs, Florian Philippot "vient d'entrer dans ce groupe des personnes de mauvaise foi qui, pour se chercher un espace, nous rediabolisent. Ce n'est pas digne." Marine Le Pen a assuré n'avoir "rien à retirer" de ses propos tenus en octobre 2016 évoquant un "coup de foudre intellectuel" avec Florian Philippot lors de leur rencontre. "J'ai le sentiment d'un gâchis, je sais qu'il va perdre son énergie, je sais - et il le sait aussi - qu'il n'a pas d'espace politique", a-t-elle insisté. "Nous pensons la même chose, nous défendons la même chose, nous avons la même sensibilité", a encore expliqué la députée du Pas-de-Calais.