Le secrétaire d'État chargé de la Fonction publique Olivier Dussopt reçoit ce lundi syndicats de fonctionnaires et représentants des employeurs publics pour lancer la négociation sur l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.
Des écarts de salaires toujours trop importants. "Pour nous, les métiers plus féminisés doivent être autant rémunérés que les métiers plus masculinisés", a affirmé Luc Farré (Unsa-Fonction publique, 4ème syndicat) en amont de la négociation. En 2015, le salaire net des femmes était "inférieur en moyenne de 13,1% à celui des hommes", selon le dernier rapport annuel de la direction générale de l'administration et de la fonction publique (DGAFP).
"L'employeur public se doit d'être exemplaire". L'écart est inférieur à celui constaté dans le secteur privé - 18,5% selon ce rapport - mais "l'employeur public (...) se doit d'être exemplaire", avaient souligné huit syndicats de fonctionnaires dans un courrier envoyé le 28 juillet au secrétaire d'État, demandant "des actes forts" et "pas de simples mesures d'affichage".
Pas de recul depuis l'accord de 2013, déplorent des syndicats. "Il ne peut y avoir de recul par rapport au protocole d'accord de 2013, qu'on trouvait déjà un peu insuffisant", a prévenu Jean-Marc Canon (CGT-Fonction publique, 1er syndicat), rappelant qu'Emmanuel Macron avait déclaré l'année dernière l'égalité femmes-hommes "grande cause du quinquennat". Bruno Collignon (FA-FP, 9ème syndicat) a regretté que la négociation soit relancée sans qu'ait été fait un bilan "fin" de l'accord de 2013, qui avait été signé par tous les syndicats et les employeurs.
Déjà une progression. La part des femmes dans les postes de direction de la fonction publique ou dans l'encadrement supérieur a progressé de trois points entre 2013 et 2016 pour atteindre 35%, un chiffre à mettre en regard des 62% de femmes parmi les agents publics.
Bientôt des pénalités. "Il faudra des mesures contraignantes, à la fois dans le résultat et dans le calendrier, avec des objectifs à atteindre à certaines dates", a insisté Mylène Jacquot (CFDT-Fonction publique, 2ème syndicat), qui a également demandé "des pénalités pour que la contrainte soit réelle".
Un principe auquel Olivier Dussopt ne semble pas opposé puisqu'il a affirmé dans Les Échos de lundi que "l'instauration de pénalités financières pour les employeurs qui ne joueraient pas le jeu" ferait partie des sujets abordés dans la négociation. La question d'une "meilleure conciliation entre vie personnelle et vie professionnelle" et la "prévention contre les violences sexistes et sexuelles" seront aussi mises sur la table, a-t-il indiqué.