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Arthur de Laborde // Crédit photo : Magali Cohen / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP // CARSTEN KOALL / DPA / dpa Picture-Alliance via AFP// ATTILA KISBENEDEK / AFP
La colère des agriculteurs monte en France, mais aussi dans d'autres pays comme l'Allemagne, la Pologne ou la Roumanie. Et même si les revendications sont différentes, le point de tension reste le même : la politique européenne de Bruxelles. La politique agricole de la Macronie est mise à mal.

Il faut se souvenir qu'à peine arrivé à l'Élysée, Emmanuel Macron avait lancé les États généraux de l'alimentation. Cette grande consultation qui a débouché sur une stratégie portée par le chef de l'État avec la montée en gamme des produits. Les agriculteurs français ont été incités à se concentrer sur des produits plus onéreux qui sont devenus inaccessibles à de nombreux consommateurs en raison de la perte de pouvoir d'achat. Mais plus largement, ce sont les contraintes de plus en plus fortes de la part du Parlement européen qui exaspèrent la profession.

Une porte d'entrée pour le RN aux élections européennes

Les agriculteurs subissent une avalanche de normes vertes, votées pour la plupart à Bruxelles par les eurodéputés macronistes. Elles sont souvent durcies à l'échelle nationale pour renvoyer l'image du bon élève européen. C'est ce qu'on appelle la surtransposition. Et les exemples ne manquent pas : confusion sur l'interdiction des néonicotinoïdes, sortie accélérée du glyphosate ou encore bannissement anticipé de l'insecticide à base de diméthoate pour la protection des cerises.

Des choix stratégiques peu concluants qui pourraient bien se payer lors des prochaines élections européennes, mais l'exécutif veut éviter à tout prix cette situation. Les membres du gouvernement multiplient les déplacements et les prises de parole auprès des agriculteurs depuis quelques jours.

Le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, explique notamment ne plus vouloir de surtransposition excessive. Un discours qui peut paraître contradictoire avec l'idéal européen porté par le camp présidentiel depuis quelques années. Le gouvernement se retrouve donc face à une difficulté politique majeure. Le RN l'a bien compris et s'est immédiatement saisi de la colère des agriculteurs. Le camp Bardella espère en recueillir les fruits lors des européennes en juin prochain.