Au début de l’année 2021, tout l’audiovisuel public, à l’exception notable d’Arte et de TV5 Monde, sera regroupé au sein d’une seule et même holding : France Médias. C’est le résultat de la réforme menée par le ministre de la Culture Franck Riester, qui était vendredi matin sur Europe 1 pour préciser les contours et les objectifs de cette nouvelle entité. "On donne les moyens à l’audiovisuel public de s’adapter à la révolution des usages", a déclaré Franck Riester pour défendre son projet.
Le ministre de la Culture part d’un constat, partagé par tous : "On fait ce groupe public parce qu’il y a une révolution numérique, parce que les usages de nos compatriotes ont évolué. Qu’ils écoutent de plus en plus la télévision et qu’ils regardent de plus en plus la radio. Et ce quand ils veulent, sur le support qu’ils souhaitent, au moment qu’ils préfèrent", a développé Franck Riester. "Tous les groupes privés tous les groupes publics, s’organisent ‘en 360’, c’est-à-dire tous support : radio, télé internet".
Nouveau processus pour nommer les présidents des groupes
L’audiovisuel public français n’échappe donc pas à cette vague. Si les mesures concrètes manquent, Franck Riester a expliqué que l’objectif était "que les missions de service public, qui sont celles de l’audiovisuel public, qui sont importantes en matière d’éducation, d’information, d’accès à la culture, de contenu de proximité, de rayonnement international, de cohésion sociale et nationale, puissent être mieux exercer et toucher davantage nos compatriotes", a expliqué le ministre. "Donc, finalement, qu’on différencie mieux l’offre privée de l’offre public. Et que, par rapport à cette redevance qui est payée par nos compatriotes, il puisse y avoir un service public encore de meilleure qualité qu’aujourd’hui."
La création de France Médias aura une autre conséquence, sur la nomination des patrons des groupes d’audiovisuel public, un sujet qui créé depuis de longues années la polémique. "Les grands patrons étaient nommés soit par le président de la République directement, soit par CSA, c’est-à-dire le régulateur, l’arbitre du secteur", a rappelé Franck Riester. A partir de 2021 donc, il y aura un changement majeur en la matière. "On va mettre en place un système qu’on trouve dans d’autres pays : c’est le conseil d’administration, dans lequel l’Etat sera présent mais pas majoritaire, qui nommera les nouveaux présidents des entreprises d’audiovisuel public, et notamment le patron du groupe public France Médias, qui regroupera effectivement Radio France, France Télévisions, France Médias Monde et l’INA", a détaillé le ministre de la Culture.