François Bayrou s'apprête à surmonter une sixième motion de censure de la gauche

Le Premier ministre François Bayrou devrait échapper mercredi à une sixième motion de censure, déposée cette fois-ci par le Parti socialiste, qui reproche au gouvernement de "céder aux passions tristes de l'extrême droite". Le texte sera examiné ce mercredi après-midi mais n'a aucune chance d'aboutir.
Le Premier ministre François Bayrou devrait échapper mercredi à une sixième motion de censure, déposée cette fois-ci par le Parti socialiste, qui reproche au gouvernement de "céder aux passions tristes de l'extrême droite". Le texte, qui sera examiné en fin d'après-midi, n'a aucune chance d'aboutir, faute d'avoir le soutien du Rassemblement national.
Ce qui n'a pas empêché le ministre des Relations avec le Parlement, Patrick Mignola, d'appeler mardi soir dans Le Parisien les parlementaires à la "responsabilité", espérant qu'un "certain nombre de députés socialistes ne la voteront pas", à l'heure où "deux superpuissances" - la Russie et les États-Unis "négocient au mépris de l'Europe" sur l'avenir de l'Ukraine.
"Le Premier ministre a repris les mots funestes de Jean-Marie Le Pen"
Le PS avait annoncé cette motion après avoir renoncé à censurer le gouvernement sur les budgets, la présentant comme une réponse à la "trumpisation" du débat public, et une protestation face à l'expression de "submersion" migratoire, employée par le Premier ministre. "Le Premier ministre a repris les mots funestes de Jean-Marie Le Pen", critiquent les socialistes dans ce texte signé par les 66 députés du groupe.
Qualifiant l'extrême droite "d'ennemi mortel de la République", ils reprochent au gouvernement d'avoir "cédé" à ses "passions tristes" en "offrant des victoires culturelles inédites au Rassemblement national qu'il est censé combattre". Dans leur viseur notamment : le débat sur le droit du sol suggéré par le garde des Sceaux Gérald Darmanin, le soutien du gouvernement à un texte LR restreignant ce droit à Mayotte, l'adoption à l'Assemblée, à l'initiative de l'ex-Premier ministre Gabriel Attal, d'un texte sur la justice des mineurs, la "dépénalisation des atteintes à la biodiversité" portée par la droite sénatoriale, ou encore "la remise en cause du Pacte Vert" au niveau européen.
Déjà cinq motions de censure à son actif
Le Premier ministre a survécu à cinq motions de censure de la gauche, une consécutive à sa déclaration de politique générale, et quatre sur les budgets. Et le Parlement a tourné lundi la page budgétaire en adoptant le budget de la Sécu. Un succès pour le gouvernement de François Bayrou, qui a fixé mardi sa feuille de route au Parlement jusqu'au mois de juin.