Dans une tribune au Figaro, Dominique de Villepin a voulu dénoncer la manifestation qu’organise dimanche François Fillon avec ses soutiens. "En appeler à la rue contre la magistrature, c’est aussi dangereux qu’irresponsable", s’indigne l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac. C’est le début de l’hémorragie, la liste des élus de droite qui lâchent François Fillon s’allonge d’heure en heure.
À vau-l'eau. La digue est en train de céder. L’appel du député Georges Fenech à parrainer dès maintenant Alain Juppé fonctionne. Le sénateur Jean-Pierre Grand, le député Franck Riester, l’élu francilien Pierre-Yves Bournazel ont déjà envoyé leur parrainage en faveur du maire de Bordeaux au Conseil constitutionnel, et ils ne sont certainement pas les seuls. Vendredi matin, 24 parlementaires avaient officiellement quitté le navire, et parmi eux, des têtes d’affiches comme Gérald Darmanin, Benoist Apparu ou Pierre Lellouche. Des dizaines d’autres seraient eux-aussi prêts à lâcher.
Quant aux élus locaux, ils craquent sous la pression de leurs électeurs. Les patrons des Conseils départementaux de Corrèze, de l’Eure, de la Loire jettent l’éponge, mais aussi les maires de Nancy, Reims, Mulhouse, Saint-Etienne, Roubaix, Amiens, Quimper, Bourges, Bayonne. En tous, une quinzaine d’édiles de grandes villes lâchent le candidat de la droite.
Les responsables de campagne claquent la porte. La base est donc en train de céder peu à peu. Mais, vendredi, le plus frappant, ce sont tous ces bureaux vides au QG de campagne ; environ un quart des permanents démissionnent, dont le trésorier et le directeur adjoint de la campagne. Le "combattant" François Fillon perdra, sans doute, d’autres précieux soldats avant la fin de la semaine.