"Je fournirai tous les justificatifs nécessaires à la justice. Je ne me livrerai pas au tribunal médiatique." François Fillon est resté droit dans ses bottes, jeudi soir, sur le plateau du JT de TF1. Niant toutes les accusations portées sur les activités de sa femme, Penelope, qui aurait, selon Le Canard Enchaîné, occupé des emplois fictifs comme assistante parlementaire et dans une revue mensuelle, le vainqueur de la primaire à droite a certifié que "son travail est réel".
"Je l'aime, je la défendrai". "Mon épouse est remarquable, elle est exceptionnelle. Je l'aime, je la défendrai, je la protégerai", a martelé François Fillon, qui a ensuite développé son argumentaire. "Ma femme travaille pour moi depuis toujours, depuis 1981, ma première élection. Elle m'a toujours accompagné dans ma vie publique." Un travail consistant par exemple à recevoir des personnalités lorsque lui manquait de disponibilité, à corriger ces discours ou à le représenter lors de manifestations. "Elle l'a fait bénévolement pendant des années", a précisé François Fillon. En 1997, l'un de ses "collaborateurs parlementaires est parti". "Je l'ai remplacé par Penelope", qui est restée à ce poste jusqu'en 2013.
"Pas le moindre doute". Le candidat de la droite à la présidentielle a asséné qu'il n'y avait "pas le moindre doute" sur la réalité de son travail. "Est-ce que c'est normal qu'on fasse travailler sa famille ? C'est une question qu'on peut se poser. Mais c'était et c'est toujours légal. C'est parfaitement transparent. Il y a des bulletins de salaire. Et c'est réel." Selon Le Canard Enchaîné pourtant, Penelope Fillon, âgée aujourd'hui de 60 ans, n'a jamais été vue "dans les couloirs du Palais-Bourbon". Ce qui ne l'a pas empêché de toucher 500.000 euros bruts de salaire.
Un travail de "conseillère". François Fillon a également précisé qu'il lui était "arrivé de rémunérer, pour des missions précises, deux de [ses] enfants avocats", en raison de leurs compétences. Une pratique qu'il a cessée en 2013 "parce que l'opinion publique avait évolué sur cette question-là". "Je n'ai plus de membres de ma famille qui travaillent pour moi", a-t-il conclu. Par ailleurs, Penelope Fillon a également gagné 100.000 euros en collaborant à La Revue des Deux Mondes, un mensuel détenu par Marc Ladreit de Lacharrière, 32ème fortune française et proche de François Fillon. Et là encore, l’intéressée n'aurait écrit en tout et pour tout que deux notes. "J'ai vu ce travail", s'est défendu François Fillon, qui a évoqué le travail de "conseillère" de son épouse. "Ma femme est aussi diplômée que moi, elle avait les compétences pour faire ce travail. Marc Ladreit de Lacharrière aura l'occasion de le dire à la justice."
Une plainte contre certains journaux. Pour le vainqueur de la primaire à droite, les accusations portées contre sa femme ne sont que des calomnies. "Je ne trouve pas de mots pour dire mon dégoût devant le caractère abject de cette accusation. J'ai le cuir épais, je savais qu'en me présentant à la présidentielle, j'affronterais toutes les calomnies." Il a indiqué qu'il porterait plainte "contre les journaux qui affirment que ma femme avait un emploi fictif". En attendant, le parquet national financier a ouvert une enquête préliminaire pour détournement de fonds publics, abus de biens sociaux et recels de ses délits.