François Hollande a salué l'accord trouvé vendredi par les Européens avec le Royaume-Uni, qui vise à convaincre les Britanniques de rester dans l'Union européenne tout en permettant à l'Europe d'avancer. Le président français a souhaité lors d'un point de presse que les Britanniques décident de rester dans l'Union lors du référendum promis par le Premier ministre, David Cameron, jugeant qu'une sortie serait contraire aux intérêts du Royaume-Uni et de l'Europe.
"Un Conseil européen raisonné". "Il n'y a pas eu de victoire des uns contre les autres ce soir, il y a eu la volonté que nous puissions offrir aux Britanniques la possibilité de rester dans l'Union européenne sans que les principes de l'Union soient mis en cause", a-t-il dit. "Tout est fait pour que le Royaume-Uni puisse rester dans l'Union européenne sans gêner la marche vers l'avenir de l'Europe", a-t-il ajouté, en invitant les pays européens qui le souhaitent à se rapprocher davantage. Après deux jours de difficiles négociations, le président français a précisé que "ça n'a pas été un Conseil européen passionné - j'ai connu un Conseil européen passionné, sur la Grèce notamment. Aujourd'hui, c'était un Conseil européen raisonné".
Les places financières préservées. Il s'est notamment félicité que l'accord préserve l'égalité entre les places financières britanniques et leurs concurrentes européennes et évite une concurrence déloyale liée à des règles différentes de deux côtés de la Manche, une exigence de la France tout au long des négociations. Le Royaume-Uni a des spécificités, a-t-il souligné, il n'est par exemple ni dans la zone Schengen ni dans la zone euro, "mais en même temps, ce sont les mêmes règles qui s'appliquent partout en Europe et qui continueront de s'appliquer. Il n'y a pas de dérogation, il n'y a pas de spécificité (...) ce sont les mêmes règles, c'est ce à quoi j'ai veillé particulièrement."
"L'Europe n'est pas un self-service". La limitation des prestations sociales des travailleurs européens non britanniques installés au Royaume-Uni pourra par exemple s'appliquer à d'autres pays. "Il ne faut pas donner le sentiment que l'Europe, c'est un 'self service'", a poursuivi le président français. "Il peut y avoir une Europe différenciée, il ne peut pas y avoir une Europe où chaque Etat vient prendre ce qu'il veut."