Les forces de l'ordre ne peuvent pas mener deux combats de front. Voilà le message envoyé mercredi, sur Europe 1, par Christian Estrosi. Au lendemain de la fusillade qui a fait trois morts et treize blessés sur le marché de Noël de Strasbourg, le maire de Nice, lui-même confronté à un attentat en juillet 2016, appelle les "gilets jaunes" à "suspendre leur mouvement" pour permettre aux policiers, aux gendarmes et aux services de renseignement, mobilisés quotidiennement sur les manifestations, d'assurer la sécurité des Français.
"Urgent de suspendre ce mouvement". "Au milieu du mouvement que nous connaissons, qui mobilise 90.000 membres des forces de l’ordre, la France est en guerre", rappelle Christian Estrosi. "Les services de renseignement, la police, doivent être mobilisés pour déjouer les attentats qui nous visent toutes les semaines et en même temps être attentifs aux manifestations qui, pour certaines d’entre elles, ont mené à des pillages et des exactions", souligne-t-il. Une double préoccupation qui n'est pas tenable pour le maire de Nice. "Face à la menace que nous connaissons, il me paraît urgent de suspendre ce mouvement", demande-t-il, ajoutant que cela "n’empêche pas de poursuivre le dialogue" sur les revendications par ailleurs.
"J'appelle à la responsabilité de chacun". "Les forces de l'ordre, qui sont épuisées", doivent pouvoir se concentrer sur la sécurité des Français, réclame Christian Estrosi, estimant que "d'autres tentatives d'attentat" peuvent se produire "avant la fin de l'année". "J'appelle à la responsabilité de chacun. Le mouvement des 'gilets jaunes' ne peut que se grandir en appelant lui-même à cette même responsabilité", martèle le maire de Nice. Par ailleurs, il estime que "tous les responsables politiques" doivent appeler à ce "qu'il n'y ait pas d'acte V" des "gilets jaunes" samedi.
Alors que l'assaillant de Strasbourg, Chérif C, est un Français fiché S et suivi pour ses fréquentations dans les milieux islamistes, Christian Estrosi affirme qu'il est "urgent" que les maires puissent avoir accès aux dossiers des fichés S. "Le gouvernement a annoncé il y a quelques semaines qu'il était décidé à donner aux maires les noms et les adresses des fichés S résidant dans leur commune", explique-t-il, regrettant que "ce ne soit pas le cas pour l'instant".