Le Premier ministre Michel Barnier doit clarifier sa "ligne politique, notamment sur d'éventuelles hausses d'impôts et sur les grands équilibres gouvernementaux", pour que les députés macronistes envisagent d'intégrer son gouvernement, a estimé mardi Gabriel Attal dans un message aux membres du groupe Ensemble pour la République (EPR).
"Malgré les deux rendez-vous organisés, et le passage du Premier ministre lors de nos journées parlementaires, nous ne disposons pas encore d'une visibilité claire", a écrit le président du groupe, expliquant avoir sollicité un nouveau rendez-vous avec Michel Barnier "pour décider de (leur) participation au gouvernement".
Une hausse des impôts ?
"Je vous informe que nous avons sollicité auprès du Premier ministre, avant la constitution du gouvernement, une rencontre avec une délégation restreinte de notre groupe afin d'y voir plus clair", précise l'ex-Premier ministre, affirmant toutefois que "nous ne serons jamais une force de blocage, mais toujours une force de solutions".
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Le nouveau Premier ministre aurait évoqué auprès de plusieurs interlocuteurs une hausse des prélèvements, au nom d'une situation budgétaire particulièrement difficile, avec un déficit public qui pourrait se creuser à 5,6% du PIB cette année, voire 6,2% en 2025. Son entourage a démenti mardi, affirmant qu'il ne s'agit que "de pures spéculations".
LR comme les macronistes y sont opposés
Mais ces rumeurs font frémir les macronistes, particulièrement opposés à toute hausse d'impôts, qui irait à l'encontre de la ligne défendue depuis sept ans par Emmanuel Macron. Les Républicains, dont fait partie Michel Barnier, y sont aussi hostiles. Michel Barnier avait déjà laissé entrevoir une inflexion lors de sa première interview télévisée le 6 septembre, au lendemain de sa nomination. "Les Français ont envie et besoin de justice" fiscale, avait-il glissé. Pour Gabriel Attal, "c'est à la lumière" des nouveaux échanges avec le Premier ministre "que nous reviendrons vers vous pour décider de notre participation au gouvernement", écrit-il aux députés.