C'est le chaos au Gabon, depuis l'annonce, mercredi, de la réélection d'Ali Bongo à la présidence du Gabon, avec 49,80% des voix selon le ministère de l'Intérieur. Des heurts ont éclaté dans la capitale Libreville. Dans la nuit, de violents affrontements ont opposé les forces de l'ordre aux manifestants qui ont pris d'assaut l'Assemblée nationale mercredi soir et réclament le départ du président sortant. Interrogé par Thomas Sotto, Jean Ping, leader de l'opposition gabonaise et adversaire d'Ali Bongo, demande à la France et à la communauté internationale d'intervenir.
"Il y a déjà deux morts". "Notre siège est attaqué par hélicoptère et au sol par des éléments de la garde présidentielle, la police et des mercenaires", explique d'abord Jean Ping. "Les autorités ont décidé, comme à l'accoutumée, d'agresser les populations. Il y a déjà deux morts et plusieurs blessés", ajoute-t-il d'une voix calme, mais qui ne masque pas son inquiétude.
"Je ne sais pas s'ils savent où je me trouve". "Ma vie est menacée en permanence. On m'attaque par la justice, par le blocage de mon compte en banque, je ne sais pas s'ils savent où je me trouve", s'inquiète-t-il notamment. Sur son compte Twitter, le principal opposant d'Ali Bongo a affirmé dans la nuit que son QG faisait l'objet d'attaques.
Mon quartier général de campagne est pris à l'assaut à l'instant par la garde républicaine #Gabon
— Jean Ping (@pingjean) 31 août 2016
"Aider le Gabon par tous les moyens". Pour le leader de l'opposition, la communauté internationale doit "aider le peuple gabonais". "Nos gens sont encerclés, bombardés, tués par la garde présidentielle, des mercenaires, par la police." A Ali Bongo, Jean Ping demande d'arrêter le peuple gabonais. "Ce qui devait arriver est arrivé. C'est un Etat voyou et c'est connu." Selon lui, aucun doute sur l'élection : "Tout le monde sait qu'il [Ali Bongo, ndlr] a fraudé. Demandez en Europe, tout le monde le sait."