Un trafic qui finance les mafias, la contrebande de tabac. À l'occasion de son déplacement dans les Pyrénées-Orientales, le ministre de l'Action et des Comptes publics Gabriel Attal a présenté son plan pour lutter contre ces trafics. En visite dans un service de douane, il a annoncé davantage de moyens et d'effectifs ainsi que la création de groupements de lutte anti-tabac, les GLAT, dans neuf métropoles à travers la France. Un plan que le ministre a justifié par l'explosion du trafic ces cinq dernières années.
Trois usines de contrefaçon démantelées en France
"L'échelle de ce à quoi nous avons à faire face a changé", lance Gabriel Attal s'appuyant sur les chiffres de saisies, passés de 200 tonnes en 2017 à près de 800 tonnes en 2022. Pour la première fois en 2022, trois usines de contrefaçon qui pouvaient produire jusqu'à 2 millions de cigarettes par jour, ont été démantelées sur le sol national. Mais cela ne suffit pas, le trafic prospère en ligne.
"Il y a de la vente illégale sur les réseaux sociaux, parfois à des mineurs. J'ai moi-même fait l'expérience en me rendant sur certaines applications de messagerie, par exemple en recherchant avec des mots-clés, on trouve beaucoup trop facilement [comment] acheter du tabac illégalement dans notre pays et c'est insupportable !" s'est exclamé le ministre de l'Action et des Comptes publics.
Un trafic qui peut emmener vers d'autres activités criminelles
C'est un trafic lucratif, moins risqué, qui peut être la porte d'entrée vers d'autres activités criminelles, comme le constate Corinne Cléostrate en charge de la lutte contre la fraude pour la douane. "On voit des individus qui ont des antécédents dans les stupéfiants, dans la contrefaçon de certains objets et on les retrouve dans le tabac. Ce qu'on ne voyait pas il y a dix ans. En fait, ces organisations sont à la recherche de profit, ils investissent comme le feraient des entreprises dans différents secteurs d'activité."
Un marché parallèle qui a aussi un coût pour l'État puisque le manque à gagner en recettes fiscales lié à la contrebande de cigarettes est estimé à trois milliards d'euros par an.