Gérald Darmanin a annoncé mercredi la création de "1.000 nouveaux postes de policiers à Paris dans les cinq ans" et la mise en place de "500 nouvelles caméras" pour "intensifier la lutte contre la délinquance" dans la capitale. Dans un entretien mis en ligne sur le site du Parisien après l'annonce de la nomination de Laurent Nuñez au poste de préfet de police de Paris, le ministre de l'Intérieur a précisé que sur ces 1.000 créations de postes de policiers, "500" le seront "dans les deux prochaines années".
"Lutter contre le fléau" des consommateurs de crack
Concernant la situation des consommateurs de crack, objet de tensions entre la mairie de Paris et le prédécesseur de Laurent Nuñez, Didier Lallement, Gérald Darmanin annonce avoir demandé au nouveau préfet de lui "proposer pour la rentrée des solutions pour lutter définitivement contre ce fléau". "J'ai demandé à l'Ofast (l'Office anti-stupéfiants) de se saisir énergiquement de cette problématique, cela demande sans doute une solidarité plus grande entre les collectivités locales et l'État. Il faut qu'on arrête de se rejeter la balle", a-t-il insisté.
Sur le maintien de l'ordre, le ministre a annoncé la création à Villeneuve-Saint-Georges, dans le Val-de-Marne, d'un centre de formation et d'entraînement" pour la préfecture de police. Gérald Darmanin a également défendu la réforme qui prévoit une départementalisation des forces de police, vivement critiquée par la police judiciaire et les magistrats. "On s'est donné l'année 2023 pour faire cette réforme, qui a été voulue par tous les ministres de l'Intérieur successifs depuis (Pierre) Joxe !", a-t-il plaidé.
"70.000 refus de titre de séjour d'étrangers pour des motifs de troubles à l'ordre" depuis 2 ans
Pour lui, il faut "un chef unique de la police dans les départements au lieu de trois actuellement". "Est-ce que cela doit mettre fin à la police judiciaire, à l'existence d'antennes, d'offices centraux, qui sont intradépartementaux, voire intrarégionaux", a-t-il poursuivi, "la réponse est non". "Le directeur départemental doit pouvoir coordonner l'ensemble des moyens", a expliqué Gérald Darmanin, "mais le futur directeur national de la police judiciaire sera responsable de toute la filière investigation, de la prise de plainte en commissariat jusqu'au traitement de la criminalité organisée".
Sur la question des étrangers délinquants, le ministre s'est réjoui que "depuis deux ans, on a prononcé 70.000 refus de titre de séjour d'étrangers pour des motifs de troubles à l'ordre, et effectué 2.500 retraits de titres de séjour à cause d'une condamnation judiciaire". Le nombre de retraits de titre pour délinquance grave visant des réfugiés a été multiplié "par trois : 102 en 2020, 348 en 2021 et 228 depuis le début de l'année", a-t-il précisé.