A partir du mois d'octobre, un bilan chiffré de l'activité des forces de l'ordre sera communiqué depuis la place Beauvau, chaque mois. A deux jours d'un séminaire gouvernemental sur la sécurité, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin annonce la couleur. "La France est malade de son insécurité, confie-t-il au Parisien. "Il faut donc prendre sa température". Actif sur tous les fronts, sur le terrain, dans les médias ou sur les réseaux sociaux, le ministre est difficile à suivre. Et ce style n'est pas sans rappeler celui de son mentor, Nicolas Sarkozy.
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"On n'est pas populaire en parlant mal"
Un mimétisme qui rappelle à beaucoup l'ombre de l'ancien président de la République. Jusque dans le manière de parler de Gérald Darmanin. Ce lundi sur BFMTV, il utilise des termes comme "consommer des stupéfiants, c'est de la merde", il évoque les "bagnoles de la BAC" ou encore ceux qui "emmerdent la vie de tout le monde".
Un franc-parler affiché, qui fait grincer des dents. "Les gens attendent un peu de tenue", confie un macroniste de premier plan. "On n'est pas populaire en parlant mal", poursuit-il.
Le risque de la politique du chiffre
Sur le fond, la publication des chiffes de la sécurité ressemble à ce que l'ancien ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, avait mis en place. Mais se cache surtout en enjeu de communication, car tous les mois les services statistiques du ministère de l'Intérieur publient déjà les chiffres des homicides ou encore des cambriolages.
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D'autant que Gérald Darmanin veut ajouter d'autres indicateurs : le nombre d'heures des patrouilles pédestres sur la voie publique ou encore le nombre de dérives sectaires signalées. Le risque : "Une politique du chiffre", dénoncée à l'époque, justement, de Nicolas Sarkozy. Et il semble assez réel : Marlène Schiappa promet de doubler le nombre de verbalisations pour du harcèlement de rue. Une injonction qui risque d'avoir plus d'effets sur les rapports chiffrés des policiers, que d'être un baromètre de l’insécurité elle-même.