Le Sénat tient mercredi une commission d'enquête sur l’influence croissante des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques. Amélie de Montchalin est attendue pour témoigner. A quelques heures de sa prise de parole, la Ministre de la Transformation et de la Fonction publique était invitée de Sonia Mabrouk sur Europe 1. Après avoir réagi à la polémique Jean-Michel Blanquer, elle est revenue sur le recours du gouvernement à des cabinets de conseil privés. Entre mars 2020 et février 2021, le ministère de la Santé a dépensé 11,35 millions d'euros auprès de sept cabinets de conseil pour élaborer une politique sanitaire. Il y a l'Américain McKinsey, mais aussi Citwell et Accenture.
Pourquoi de tels contrats ? "Ce n'est pas eux qui prennent la décision", a plaidé Amélie de Montchalin. "Quand nous avons des compétences dans l'État, nous n'avons pas recours à des conseils externes." La Ministre, qui n'a de cesse de saluer l'efficacité de l'administration française, a indiqué la création de cabinets de conseil internes et une meilleure formation des fonctionnaires grâce à la réforme de la haute fonction publique.
Une réforme de la haute fonction publique française
Amélie de Montchalin défend une baisse des dépenses en matière de conseil de 15% dès 2022. La Ministre a tenu à rassurer les Français : "Jamais, jamais, ce sont des consultants qui décident. (...) Les décisions, ce sont les politiques. L'administration l'applique. Grâce à la réforme de la haute fonction publique et la meilleure gestion de l'argent public sur laquelle nous nous engageons. Nous pouvons aujourd'hui ne pas dépendre de gens à l'extérieur, quand nous avons des compétences à l'intérieur."
Amélie de Montchalin a conclu en plaidant : "On veut un État efficace, on veut un État qui a des compétences. On veut un État qui est capable de prendre lui-même ses décisions et jamais ne déléguer sa souveraineté à quiconque."