L'exécutif veut frapper fort, après les violences qui ont émaillé l'"acte 18" des "gilets jaunes", samedi à Paris. Alors que le Premier ministre Édouard Philippe doit faire des propositions au président de la République lundi à 11h30 pour renforcer le maintien de l'ordre, Emmanuel Macron envisage d'interdire les manifestations sur les Champs-Élysées, selon nos informations.
"C'est terminé !" "Ce n'était pas une manifestation, c'était une émeute", a d'abord jugé le chef de l'État auprès de ses collaborateurs. "Ce n'étaient pas des manifestants mais des casseurs et leurs complices. Le gouvernement doit protéger les Français et en particulier ceux qui travaillent. Donc désormais, je veux qu'on interdise ces rassemblements sur les Champs-Élysées. C'est terminé !", a-t-il tonné.
Des "décisions fortes" attendues lundi. "Beaucoup de choses ont été faites depuis novembre, mais (...) sur ces sujets-là, nous n'y sommes pas", avait déjà convenu Emmanuel Macron, samedi soir à Beauvau. "Je veux qu'on prenne dans les meilleurs délais des décisions fortes pour que cela n'advienne plus". Une fois les propositions du Premier ministre transmises à l'Élysée, des annonces sont attendues dans les heures suivantes lundi.
Matignon reconnaît des "dysfonctionnements". "L'analyse des événements d'hier [samedi] met en évidence [que le dispositif de sécurité] s'est révélé insuffisant dans son exécution pour contenir ces violences et éviter les agissements des casseurs. Il faut tirer toutes les conséquences de ces dysfonctionnements", a communiqué Matignon dimanche, à l'issue d'une réunion du chef du gouvernement avec les ministres de l'Intérieur Christophe Castaner et de la Justice Nicole Belloubet ainsi que le secrétaire d'État Laurent Nunez.
Un exécutif aux mains liées. Mais pour le moment, l’exécutif ne peut pas s’appuyer sur la loi anti-casseurs car il doit d’abord attendre le feu vert du Conseil constitutionnel. "Il faut qu’elle s’applique vite mais d'ici samedi ça me semble impossible", déplore une députée de la majorité alors qu’une autre en veut à ses collègues qui ont eu des "pudeurs de gazelle" en s'abstenant de voter cette loi. Le gouvernement doit néanmoins réagir car la pression de l'opposition s’accentue face au regain de violence.